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1 b 3 bulletin sek feps Une publication de la Fédération des Églises protestantes de Suisse Gros Plan L Église dans l Europe interculturelle 16 Églises en relation Appellations des Églises de la FEPS 29 Entretien Paul Widmer, ambassadeur auprès du Conseil de l Europe

2 2 SOMMAIRE/ÉDITORIAL SOMMAIRE GROS PLAN Entretien avec Michael Bünker, CEPE 3 Info: Glossaire 5 Entretien avec Rüdiger Noll, KEK 7 Info: Le Livre blanc sur le dialogue interculturel 11 Entretien avec Carla Maurer, FEPS/KEK 12 ÉGLISES EN RELATION Calvin09 le compte à rebours a commencé 14 Annonce d un colloque 15 Appellations des Églises de la FEPS 16 Conférence sur la Palestine et Israël, Berne 18 EAPPI Accompagnement œcuménique pour la paix au Proche-Orient 20 THÉOLOGIE ET ÉTHIQUE 60 ans de la Déclaration des Droits de l Homme 22 CONSEIL Mai 68 et les Églises 24 Le Conseil 27 SECRÉTARIAT Personnel 28 INTERVIEW Ambassadeur Paul Widmer, Strasbourg 29 Chère lectrice, Cher lecteur, Voilà qui est étonnant. En considérant de toutes les conversations sur le rôle de l Église en Europe, une conclusion s impose : c est précisément parce que l influence des Églises chrétiennes sur la société diminue qu elles prennent de l importance sur le plan politique. D une part, cette réduction progressive de leur poids dans la société leur enlève une grande partie du caractère menaçant qu elles représentaient autrefois. Elles n ont plus la capacité de mobiliser des foules. D autre part, la mondialisation jette sur les rivages de l Europe des gens très fortement marqués par la religion et provenant de pays qui n ont qu une connaissance superficielle voire inexistante de la laïcité. Ce qui provoque, chez les femmes et les hommes politiques, un sentiment d insécurité. Dans cette situation, ils et elles se tournent vers les Églises chrétiennes. En espérant que des gens religieux les aideront à mieux comprendre d autres gens religieux et à trouver avec ces derniers le ton qui convient. En outre, les Églises chrétiennes ont, en Europe, une expérience bimillénaire avec l État, car c est en parallèle et en discussion avec lui qu elles se sont développées. Il faut saisir la chance d assumer, également sur le plan politique, d autres responsabilités vis-à-vis de la chose publique : l Église n a pas besoin de continuer à s affliger de n être plus qu une voix parmi toutes celles qui composent le chœur de la société civile. Qu elle y prenne sa place avec courage sans s affoler lorsque l on conteste son point de vue. Monica Jeggli, rédactrice du Bulletin P. S. Juste avant la mise sous presse du Bulletin l Église Orthodoxe Russe a suspendu son affiliation à la KEK. bulletin sek feps Organe d information officiel de la Fédération des Églises protestantes de Suisse, Case postale, CH-3000 Berne 23, Téléphone , Fax , info@feps.ch, Parution 4 fois l an Tirage 6500 ex. en allemand, 1200 ex. en français Rédaction Monica Jeggli (moj), Simon Weber (SW) Graphisme /Layout Images medienpark, Zurich Traduction Roland Revet, André Carruzzo, Mariann Wolter Impression Stämpfli Publikationen AG Auteurs Thomas Flügge, Monica Jeggli, Florence Laufer, Frank Mathwig, Carla Maurer, Kristin Rossier Buri, Otto Schäfer, Theo Schaad, Christian Vandersee, Monika von Grünigen (appellations des Églises de la FEPS). Photos: «Eurofood» de Keiko Saile

3 b L ÉGLISE DANS L EUROPE INTERCULTURELLE 3 Photo: Evangelischer Pressedienst / S. Wagner Pour une Europe sereine, un «règlement intérieur» laïc Entretien avec Michael Bünker, secrétaire général de la CEPE, évêque de l Église luthérienne d Autriche Le secrétaire général de la Communion d Églises protestantes en Europe parle des protestants en Autriche, des relations entre la religion et l État en Europe et de l œcuménisme avec les orthodoxes. Il refuse l idée d une Europe vue comme «l Occident chrétien». Quelles sont les modifications du paysage religieux européen? Les paysages religieux vont être de plus en plus différenciés et pluriels. On assistera à une augmentation du nombre des personnes vivant sans religion, les gens qu on appelle des «athées par habitude», ou «athées au quotidien», et on ne sera plus automatiquement rattaché toute sa vie à une institution religieuse, à une Église, à une communauté de foi. Quels seront les effets de cette pluralisation sur l évolution future de l Europe? La pluralité risque de conduire à une perte d identité et de provoquer les craintes qui en découlent. Si cette évolution prend un tour négatif, cela entraînera une radicalisation de la religion et une accentuation de son caractère fondamentaliste. Il faut trouver les moyens de lutter contre cela. Que faire contre le développement du fondamentalisme? Le droit essentiel à la liberté de religion, sur le plan individuel et collectif, est d une importance capitale. Il ne faut pas permettre que ces droits religieux soient sapés par des forces politiques populistes, de droite et xénophobes. En même temps, il faut savoir regarder et aborder avec une totale franchise les problèmes consécutifs à la coexistence de religions diverses qui, en partie à cause des migrations, avaient jusqu ici été étrangères les unes aux autres. Je suis persuadé que le respect et la reconnaissance réciproques ne seront possibles qu en se fondant solidement sur

4 GROS PLAN Photo: Keiko Saile «Il ne faut pas permettre que ces droits religieux soient sapés par des forces politiques populistes, de droite et xénophobes.» des droits fondamentaux enracinés dans la laïcité, dont on déduira le «règlement intérieur» de l Europe. Les éléments essentiels de ce «règlement» sont la valeur universelle des Droits de l Homme, le pluralisme politique, la démocratie, l État de droit. Si les religions s accordent pour s engager en faveur de ce genre de «règlement» valable pour tous, elles seront les premières à en profiter, car elles auront ainsi donné la preuve de leur contribution positive à la coexistence pacifique. Quelle est la situation religieuse dans votre pays? L Autriche reste un pays majoritairement catholique. Les protestants représentent aujourd hui un peu moins de 4 % de la population. On appelle protestants les personnes appartenant aux Églises luthérienne, réformée ou méthodiste. Le protestantisme autrichien est fortement marqué par l histoire et les protestants ont tendance à regarder avec nostalgie vers le passé. Entre-temps, du fait de l immigration, il y a aujourd hui en Autriche plus de musulmans et même plus de chrétiennes et de chrétiens orthodoxes que de protestants. Mais ce qui augmente le plus vite, c est la proportion de la population qui se perçoit comme «sans confession religieuse». Dans quelle mesure l histoire a-t-elle marqué les protestants autrichiens? La Réforme a été puissante chez nous. À la fin du XVI e et au début du XVII e siècle une grande partie de la population était protestante, dans certaines parties du pays cela dépassait même les 90 %. Puis il y a eu une Contre-Réforme résolue, accompagnée de mesures de violence, qui, par des interdictions, des expulsions et par l émigration forcée, a radicalement réduit le nombre des protestants. Lorsque l empereur Joseph II, par l Édit de Tolérance de 1781, a accordé aux protestants le droit à l exercice privé de leur religion, il ne restait plus, sur le territoire de l Autriche actuelle, qu environ personnes professant le protestantisme. Ce n est que relativement tard, au cours de la seconde moitié du XX e siècle, que le rôle de cette minorité a pu être interprété et compris de façon positive. L Église protestante se perçoit elle-même comme «la ville sur la montagne», comme diaspora au sens positif du terme. Quelle est l attitude en Autriche par rapport au grand nombre de musulmans et d orthodoxes? La proximité avec des catholiques, des orthodoxes et des musulmans n a rien de nouveau pour les protestants autrichiens. La monarchie des Habsbourg se caractérisait par une grande diversité religieuse et culturelle. La coexistence de différentes religions et confessions chrétiennes n a pas toujours été facile, mais ce n est certainement pas cela qui a entraîné l échec de la monarchie. C est le conflit des nationalités qui a provoqué sa chute. La mémoire collective sait donc que des religions différentes peuvent parfaitement vivre ensemble et même contribuer de manière irremplaçable au respect et à la reconnaissance réciproques. Comment voyez-vous l avenir de l œcuménisme, avec les orthodoxes sur la scène européenne? Sur le plan européen, il importe de faire des distinctions. Les

5 b L ÉGLISE DANS L EUROPE INTERCULTURELLE Glossaire UE : L Union européenne (UE) a été créée en 1951, aprè deux guerres mondiales, par six pays pour garantir la paix en Europe par la coopération. Au terme d un long développement (traités, union monétaire, élargissement à l Est après la fin de la guerre froide), l UE compte actuellement 27 États membres. La Suisse a choisi la relation bilatérale avec l UE, avec laquelle elle entretient de bons rapports. Le Conseil de l Europe : Le Conseil de l Europe n est pas l UE. Cette institution a été créée dès 1949 et compte aujourd hui 47 États membres, parmi lesquels la Russie et la Turquie. La Suisse elle aussi est membre du Conseil de l Europe. En 1950, le Conseil de l Europe a donné naissance à la Convention européenne des Droits de l Homme et, quelques années plus tard, à la Cour européenne des Droits de l Homme (CEDH). Pour faire partie du Conseil de l Europe, un pays doit ratifier la Convention, s engageant ainsi à garantir ces Droits. CEPE : La Communion d Églises protestantes en Europe (CEPE) est une organisation qui rassemble presque toutes les Églises protestantes d Europe. Le document fondateur en est la Concorde de Leuenberg, qui date de 1973 et qui marque la fin d une période de plus de 450 années de division entre Églises luthériennes et réformées. Jusqu ici, 105 Églises, dans 29 pays, ont signé la Concorde de Leuenberg. Les Églises réformées de Suisse y sont représentées par l intermédiaire de la FEPS. Le siège de la CEPE est à Vienne. En outre, un collaborateur qui travaille à la Commission Église et Société de la KEK sert en quelque sorte de «succursale» à Bruxelles. Et enfin, avec Thomas Wipf qui en est le président, ainsi qu avec l attaché de presse, la CEPE est également présente dans les bureaux de Sulgenauweg à Berne. ( KEK (en anglais : CEC) : La Conférence des Églises européennes est une organisation qui compte environ 125 Églises membres dans toute l Europe, orthodoxes, protestantes, anglicanes et vieilles-catholiques. La KEK a été fondée en 1959 en tant qu organisation œcuménique indépendante des frontières. Le siège en est à Genève. Pendant la guerre froide, la KEK a joué un important rôle de passerelle Est-Ouest. Elle assure aujourd hui les relations œcuméniques dans l ensemble de l Europe et s investit en faveur de la solidarité et de la réconciliation sur ce continent. Avec la Conférence des évêques d Europe, la KEK a signé en 2001 la «Charta oecumenica», document fondamental de l œcuménisme en Europe,. ( Églises en dialogue (en anglais : CiD) : La Commission «Églises en dialogue» assure le dialogue théologique au sein de la KEK et est plus particulièrement chargée de faire avancer la communion entre les membres de la KEK. Église et Société (en anglais : CSC) : La Commission Église et société qui a commencé par être un organisme indépendant (EECCS) a été rattachée à la KEK en 1999 en tant que commission. Elle assure les contacts avec les institutions européennes et élabore des projets destinés à familiariser les Églises membres avec les thèmes européens. La Commission a ses bureaux à Strasbourg (représentant de la FEPS) et à Bruxelles. CEME (en anglais : CCME) : La Commission des Églises auprès des migrants en Europe examine la politique européenne sur les migrations, elle soutient les Églises et se fait l écho de leurs préoccupations. La CEME sera prochainement rattachée à la KEK.

6 6 GROS PLAN différentes Églises orthodoxes, par exemple celles de Grèce ou de Roumanie, n ont pas les mêmes intérêts. Elles ne forment pas un bloc monolithique. Plus précisément, vu d Autriche, le vécu avec les Églises orthodoxes dans l œcuménisme est essentiellement positif. Je pense ici à l enrichissement réciproque grâce aux traditions liturgiques, au sens d un œcuménisme spirituel. Je pense également au témoignage commun, comme le montre par exemple le document «Parole sociale du Conseil œcuménique des Églises en Autriche». Toutes les Églises membres y ont participé, et sur quatorze Églises, huit, soit plus de la moitié, étaient orthodoxes. Évidemment, il y a aussi des voix orthodoxes pour rejeter comme non chrétienne la culture occidentale et son ordre social reposant sur les Droits de l Homme basés sur la sécularisation. Il faut alors dialoguer avec patience et fermeté, car, faute de ce «règlement intérieur» laïc, c est-à-dire sans des droits de la personne valables pour tous, on ne parviendra que difficilement en Europe à une coexistence pacifique entre diverses religions dotées chacune d une prétention à la vérité absolue. Ne serait-il pas plus indiqué d avoir un dialogue approfondi sur le fondement théologique des Droits de l Homme? C est sans doute important. Mais il n y a que quelques dizaines d années que les Églises protestantes ont commencé à rechercher le fondement théologique des droits de la personne. La relation entre l État et l Église va-t-elle se modifier, en Europe? Du fait de la pluralisation croissante des religions et des conceptions du monde, la juridiction concernant les religions dans les pays européens se modifie plus ou moins profondément. Il y a toujours en arrière-plan une certaine conception des relations entre religion et État. La rencontre entre le pape Benoît XVI et le président français Sarkozy, et l échange qu ils ont eu à propos d une juste compréhension de la notion typiquement française de «laïcité», montrent bien que quelque chose est en train de bouger dans ce domaine. C est également le signe que l on ne voit plus la religion uniquement comme un problème, mais aussi comme une force positive. Il serait extrêmement souhaitable que la réinterprétation des rapports entre l État et l Église aille partout dans ce sens. Mais l élargissement de l UE fait bien apparaître que, sur ce point, il faut tenir compte des relations qui ont été engendrées par l histoire et qui ne sont pas reproductibles dans des contextes différents. C est pourquoi l UE fait preuve de sagesse en laissant à chaque pays le soin de la mise en forme juridique des relations entre la religion et l État. Quels sont les apports nouveaux dans le domaine des relations État-Église émanant des pays de l Est, nouveaux membres de l UE? Ces pays ont un autre vécu que les États de l Ouest. Après la chute du communisme, il a fallu organiser autrement les relations entre l État et l Église. En fait, cela se passe souvent de façon très ouverte et positive. Ainsi, en Serbie, tout s est très bien déroulé et cela a des conséquences intéressantes pour les minorités protestantes. Êtes-vous partisan d une entrée de la Turquie dans l UE? Avec les éléments dont nous disposons aujourd hui, il n est pas facile de répondre à cette question. Toutes les Églises protestantes n ont pas non plus un même avis sur ce sujet. Il y a bien des points qui sont en faveur de cette entrée, et bien d autres qui s y opposent. Ainsi, nos sœurs et nos frères chrétiens en Turquie* et en premier lieu le patriarche œcuménique de Constantinople sont pour cette entrée. Ils en attendent un allégement de leur situation et redoutent, dans le cas contraire, de se voir encore davantage marginalisés. À mon sens, il y a du vrai : une Turquie membre de l UE serait davantage poussée à veiller à la liberté religieuse et aux droits de la personne qu une Turquie qui prendrait ses distances par rapport à l Europe. C est pourquoi, aujourd hui, en gros, de façon tout à fait provisoire et avec prudence, j ai plutôt tendance à dire oui à l entrée de la Turquie dans l UE. En principe, il me semble que l idée d une Europe croissant «unie dans la diversité», comme on le dit de l UE, devrait permettre la participation d un pays musulman. Certes, l UE est essentiellement caractérisée par le fait qu elle se compose de pays marqués par le christianisme, mais ce n est pas un «club chrétien». Des protestants, précisément, ont, pour des raisons théologiques, de très fortes réserves à l égard de l idée d un «Occident chrétien». Et quelles sont ces réserves de la théologie protestante visà-vis d un «Occident chrétien»? C est une idée qui vient du romantisme catholique-romain du XIX e siècle. Propager cela de nos jours, ce serait se tourner vers le passé et cultiver la nostalgie. Pour les Églises protestantes, l Europe a toujours été un projet d avenir ouvert et accueillant. * Environ chrétiennes et chrétiens vivent en Turquie. En raison du génocide des Arméniens et de l expulsion des Grecs, la proportion de chrétiens dans la population turque est passée au cours des 90 dernières années de 30 % à 0,2 %. Interview réalisée par Monica Jeggli.

7 b L ÉGLISE DANS L EUROPE INTERCULTURELLE Photo: zvg Davantage de compétences dans un contexte œcuménique difficile Entretien avec Rüdiger Noll, directeur de la Commission Église et société de la KEK La KEK est la voix des chrétiens protestants, orthodoxes et vieux-catholiques en Europe. Comment s insère-t-elle dans les institutions européennes, qu attend l Europe politique des Églises et quelle sera l évolution de leur présence à l avenir? Quels sont les instruments dont disposent les Églises pour être présentes et pour se faire entendre sur la scène européenne? Le premier de ces instruments, ce sont nos bureaux de Bruxelles et de Strasbourg. Ce qui nous permet d être en contact permanent aussi bien avec les fonctionnaires des institutions européennes, qu avec les décideurs et les membres du Parlement européen ou de l Assemblée parlementaire du Conseil de l Europe. Pour pouvoir réellement influencer des décisions, il faut examiner les alternatives au bon moment et travailler dans les institutions avec la bonne proposition et si possible à l aide d un texte déjà prêt. Dans ce sens, le dialogue permanent, quasiment quotidien, avec les fonctionnaires et les membres du parlement est un élément décisif. Il faut savoir où en est exactement la discussion. Le fait que l Union européenne ne soit pas un bloc monolithique représente à la fois un défi et une chance. Les différents commissaires de l UE peuvent, au départ, avoir des points de vue très différents et la Commission européenne voir les choses tout à fait autrement que les regroupements au sein du Parlement européen. Il y a également, depuis quelques années, l instrument que sont annuellement les entretiens au sommet entre les responsables religieux et le président des institutions euro-

8 GROS PLAN Photo: Keiko Saile «Femmes et hommes politiques attendent de notre part que nous fassions entendre la voix de celles et ceux qui se trouvent repoussés en marge de notre société.» péennes. Ces conversation s sont importantes, d une part parce qu elles révèlent la fonction officielle des Églises et, d autre part, parce qu elles permettent d ouvrir la porte à la poursuite de discussions dans divers domaines politiques. De quels autres instruments disposez-vous? En troisième lieu, nous organisons deux fois par an conjointement avec notre partenaire catholique-romain, la COMECE, ainsi qu avec la Commission européenne un séminaire de dialogue sur des thèmes spécifiques. Le sujet de notre dernière rencontre était la «flexicurité». Certains secteurs de la Commission européenne souhaitent une plus grande mobilité et une plus grande flexibilité des salariés. Pour nous, les Églises, nous sommes d avis que tout cela comporte une dimension éthique très importante et c est pourquoi nous cherchons à en discuter avec les institutions. Il s agit de savoir comment des familles vont pouvoir vivre une vie commune si on ne sait plus très bien quel jour leurs membres ensemble en congé. Et il s agit de la protection des droits des salariés. Et, comme d autres parties de la société civile, nous avons la possibilité de prendre part à des procédures de consultation. Étant donné que toutes ces institutions ont une dimension internationale, nous pouvons aussi, et c est notre dernier instrument, nous adresser à nos Églises membres dans les différents pays pour leur indiquer ces évolutions en leur demandant d en parler avec les Gouvernements. En tant qu Église, nous sommes l une des très rares institutions, pour ne pas dire la seule, qui dispose d une organisation sur le terrain au niveau national, régional et universel. Les politiciens nous envient de pouvoir réunir ces différents niveaux. Comment? Dans l UE, tout finit par se traduire en textes juridiques. Lorsqu on y retrouve ses propres formulations, c est qu on a réussi. Par exemple, l UE a voulu imposer aux prestations de services sociaux des critères de concurrence, et même ceux du pays d origine des fournisseurs. Nous sommes intervenus pour dire qu à notre avis cela constituait une menace pour les normes sociales nationales et que, dans ces conditions, cela mettrait en danger la qualité de notre diaconie sur place. Nous avons ainsi obtenu que tous les services des Églises, dans les secteurs de la diaconie et de Caritas, ne soient pas soumis à cette directive. Et nous avons réussi, avec les syndicats et avec d autres, à faire échouer le principe du pays d origine. Est-ce que je me trompe en disant que vous intervenez essentiellement sur des sujets éthiques? Nous faisons un travail théologique et éthique et, grâce à notre réflexion et par le dialogue avec nos Églises membres, nous adoptons un certain nombre de positions politiques, par exemple en bioéthique ou pour les questions sociales. Mais, à Bruxelles et à Strasbourg, il ne faut pas rester sur ce terrain. Sinon nous risquerions de servir à apposer un label éthique ou religieux sur certaines politiques. Il nous faut énumérer tout ce que signifie l éthique sur le plan des actions pratiques et obliger les institutions européennes à en tenir compte. Nous sommes pour la paix et avant tout en faveur de la non-violence une intervention militaire doit rester la solution ultime. Mais qu est-ce que cela veut dire dans des situations concrètes de conflit, au Kosovo, en Géorgie?

9 b L ÉGLISE DANS L EUROPE INTERCULTURELLE 9 Souhaitez-vous faire des recommandations concrètes à propos des actions? Oui, et aussi proposer le soutien des Églises. Dans les débats sur la paix et la sécurité, on est frappé par le fait que les institutions misent énormément sur la puissance et les possibilités militaires. Les Églises ont un énorme potentiel en matière de solution et de prévention non militaire des conflits. Comment la présence des Églises dans les institutions européennes s est-elle développée? Actuellement, cette présence dans les institutions n est pratiquement plus contestée, elle est au contraire favorisée et appréciée. Je peux m en assurer grâce à divers exemples : dans la constitution de l UE on dit aujourd hui le Traité de Lisbonne il y a un article par lequel les institutions européennes s engagent à «un dialogue ouvert, transparent et régulier» avec les Églises. C est tout à fait nouveau, et c est le résultat de longues années de collaboration. En outre, nous avons depuis peu la rencontre annuelle au sommet avec les représentants religieux, dont j ai déjà parlé et à laquelle Thomas Wipf, président du Conseil de la FEPS, a d ailleurs également assisté. Malheureusement, trop souvent encore, les communautés religieuses, dans certains domaines, sont considérées comme faisant partie du problème et non de la solution. Les attentats terroristes y sont certainement pour quelque chose. Il est de notre devoir de montrer que les Églises et les communautés religieuses contribuent de manière positive à l intégration européenne et à la justice au niveau mondial. Qu attendent les institutions européennes des Églises? En premier lieu, elles attendent qu Églises et communautés religieuses pratiquent entre elles un dialogue courtois. Elles partent de l hypothèse que cela crée une condition essentielle de tolérance et de non-discrimination en Europe. Femmes et hommes politiques attendent toutefois également de notre part que nous fassions entendre la voix de celles et ceux qui se trouvent repoussés aux marges de nos sociétés. En troisième lieu, il existe toute une série de questions auxquelles on ne trouve plus de réponse, faute d une éthique suffisamment affinée. Les femmes et les hommes politiques espèrent que nous allons pouvoir engager avec eux sur un plan d égalité un dialogue éthique à propos de questions telles que celles-ci : «Où commence la vie et où se termine-t-elle?», «Quelles conséquences cela a-t-il pour la recherche sur les cellules-souches?». Les institutions européennes demandent également que les communautés religieuses soient rattachées à des organisations faîtières. Ces institutions ne sauraient pas comment s y prendre si nos 125 Églises membres se présentaient individuellement, et si 200 organisations musulmanes et 200 organisations israélites en faisaient autant. Pour nous aussi c est un problème de ne pas avoir affaire, du côté musulman ou juif, à quelque chose d équivalent à la Conférence des Églises européennes. Comment savoir précisément dans chaque cas avec quels partenaires il faut collaborer? Comment se présentent les relations avec les Églises orthodoxes? Avec l élargissement à l Est, ces Églises constituent un facteur de plus en plus important en Europe. Pour la KEK, collaborer étroitement avec les orthodoxes n est pas une nouveauté, ils en ont toujours été membres. Ce qui est nouveau, c est que les Églises orthodoxes reconnaissent l importance des décisions qui se prennent ici à Bruxelles, ou à Strasbourg. Ces Églises collaborent, à la KEK et dans sa Commission Église et société, sur presque tous les sujets. En outre, par leurs représentations individuelles, elles font connaître leurs intérêts nationaux. Il faut garder notre objectif, qui consiste, face aux institutions européennes, à parler autant que possible d une seule voix, même avec des nuances, et même si les procédures de vote entre les Églises sont de plus en plus compliquées. En 2008, le sujet «religion dans l espace public» a occupé une place centrale pour la Commission Église et Société. Quels projets avez-vous réalisés? Pour nous, ce genre de sujet est un cadre de réflexion. Nous souhaitions réfléchir à la façon dont nous voulons nous positionner vis-à-vis de la politique. Depuis des années, on entend dire que la religion régresse. En même temps, beaucoup de nos Églises ont l impression d être touchées par une sécularisation générale. Mais des études montrent que la sécularisation n augmente pas, il s agit plutôt d une espèce de décalage par rapport à la religion. Les gens ne se lient plus, ne s attachent plus durablement à une seule institution, ils tirent de plusieurs religions ce qui leur convient, ce qui donne du sens. Les problèmes sont totalement différents. Nous avons déjà débattu deux fois de ces questions avec des représentants qualifiés de nos Églises membres, en invitant des sociologues. Notre deuxième projet consiste à réunir pour la première fois les principaux juristes des Églises européennes. Nous voulons savoir si, en raison d une perception différente de la religion depuis les attentats terroristes de New York, la relation État-Église s est modifiée sur le plan juridique. Par exemple, il existe des pays où, après le 11 septembre 2001, on a abrogé le secret de la confession, dans d autres, on cherche à refouler les Églises dans la sphère privée. En même temps, on voit en France, pays marqué par la laïcité, le président Sarkozy souligner en présence du pape le rôle éminent de l Église. Comment voyez-vous l évolution de la KEK, dans l avenir? La «Conférence du futur» vient juste de se dérouler ; l an prochain, la KEK va célébrer son 50 e anniversaire à Lyon. Lors de cette Conférence du futur, à laquelle ont participé une centaine de personnes, il a été évident que les Églises ont besoin de la KEK pour se faire entendre ensemble à l extérieur. La KEK est également nécessaire comme organisation susceptible de découvrir quelles sont les tendances actuelles par exemple l attitude de l Église dans l espace public et d en discuter avec les Églises membres. Enfin, il s agit aussi d offrir aux Églises une plate-forme où elles peuvent échanger entre elles et s apprendre mutuellement quelque chose. L objectif doit rester le renforcement de l unité des Églises dans le témoignage et le service. D autres conclusions? À l occasion de la Conférence du futur, on s est en outre rendu compte que la situation de l œcuménisme était actuellement très difficile mais que, en même temps, dans cette situation, il y avait très peu d Églises qui souhaitaient transférer à la KEK une compétence quelconque. Ce sera là une question déterminante à Lyon : comment accomplir ce que

10 10 GROS PLAN les Églises attendent de nous si nous n avons plus l enthousiasme des débuts que l on a connu dans les années soixante ou septante? Comment continuer à faire fonctionner ces processus que l on attend toujours de nous si des Églises se replient sur elles-mêmes? Réfléchissons seulement aux compétences que les pays membres ont confiées à l Union européenne dans le domaine de la politique économique, du marché unique, de la politique agricole. La KEK ne dispose pas de ce genre de compétences. Nous sommes pourtant aussi une «conférence», pas un «conseil», et nous n avons pas de synode susceptible de prendre des décisions définitives. Et pourtant, il nous faut travailler à nous renforcer réciproquement en tant qu Églises en Europe face aux nouveaux défis, à nous soutenir dans nos démarches de renouvellement et de croissance spirituelle, et aussi à développer notre témoignage commun dans le service que nous accomplissons ensemble. Y a-t-il d autres évolutions qui soient prévisibles, à vos yeux? Les gens sur le terrain ne sont pas suffisamment associés aux processus d évolution en Europe. Il nous faut jouer un rôle important dans la mission consistant à rapprocher l Europe des citoyennes et des citoyens. Il y a aussi la mondialisation : les Églises d Amérique latine et d Afrique nous interpellent de façon de plus en plus radicale pour nous demander quelle est notre position par rapport aux développements économiques, au scandale de la pauvreté et de l exclusion dans le monde. Ce qui se décide dans nos capitales et au niveau européen a d énormes conséquences pour les gens en Amérique latine et en Afrique. Le dialogue entre les Églises des divers continents va s intensifier. Nous voulons également essayer de construire des ponts pardessus les fossés creusés par les conflits en Europe. En tant qu Églises, est-il possible que nous donnions un témoignage autre que celui de la confrontation entre la Russie et l OTAN? Les relations entre l UE et la Russie, entre la Russie et la Géorgie sont actuellement si tendues qu il n y a pratiquement plus de dialogue. L Église orthodoxe russe est l une de nos Églises membres les plus importantes. Nous envisageons par exemple en ce moment de débattre avec les Églises de la région du Caucase de ce que les Églises pourraient faire là-bas pour la paix et la réconciliation. Les institutions européennes ont manifesté un grand intérêt pour ce genre d initiative. Lors de la Conférence du futur, les conflits ont également constitué un thème majeur. En référence à la Charta Oecumenica de 2001, nous avons été une fois de plus clairement exhortés à mettre en place un instrument qui se chargerait des conflits entre Églises par exemple une commission permanente de conciliation. En même temps, il faudrait que les Églises puissent aussi, grâce à cette commission, servir la paix dans les conflits au sein de la société. Interview réalisée par Monica Jeggli «Il nous faut jouer un rôle important dans la mission consistant à rapprocher l Europe des citoyennes et des citoyens.» Photo: Keiko Saile

11 b L ÉGLISE DANS L EUROPE INTERCULTURELLE 11 Le Livre blanc du Conseil de l Europe Carla Maurer La coexistence pacifique exige davantage que le simple fait de vivre les uns à côté des autres. De nouvelles voies sont nécessaires à l Europe pour faire face à une diversité culturelle croissante. C est pourquoi le Comité des ministres du Conseil de l Europe a adopté en mai 2008 le «Livre blanc sur le dialogue interculturel». Cet ouvrage fait partie d une stratégie globale visant à promouvoir le dialogue interculturel dans la politique et la société des États membres. Le Livre blanc conçoit le dialogue interculturel comme «un échange de vues ouvert, respectueux entre des individus et des groupes qui ont des origines ethniques, culturelles, religieuses et linguistiques différentes». Pour le Conseil de l Europe, le dialogue interculturel constitue un instrument important pour enraciner dans tous les secteurs de la société ses valeurs fondamentales, qui sont les Droits de l Homme, la démocratie et la primauté du droit. Au cours d une large consultation, les pays membres et de nombreuses organisations ont eu l occasion de participer à l élaboration de ce Livre blanc. La Commission Église et Société y a également pris part et, à cette fin, elle a organisé parmi les Églises membres de la KEK une consultation interne avec la Commission des Églises auprès des migrants en Europe. Ayant reçu près de 80 réactions, les deux commissions ont élaboré une réponse commune de la KEK que le Conseil de l Europe a reçue avec grand intérêt et qui a influencé le contenu du Livre blanc. Pour les Églises, il est particulièrement intéressant de noter l accent mis sur la dimension interreligieuse du dialogue interculturel. Carla Mauer est chargée de la FEPS auprès de la commission Église et societé et societé de la KEK. Cinq approches d action politique pour promouvoir le dialogue interculturel Quelles sont les propositions du livre blanc pour la réalisation du dialogue? Sa stratégie repose sur cinq piliers : 1. Gouvernance démocratique de la diversité culturelle. Les pays sont exhortés à instituer un cadre neutre et démocratique pour garantir un dialogue ouvert, éventuellement avec l aide d un plan national d action («National Action Plan»). 2. Démocratie et participation. Il faut que tous les citoyens et citoyennes puissent prendre part à la vie publique. Au niveau local on a par exemple suggéré la constitution de «comités d intégration» et de «conseils des étrangers». 3. Éducation. L éducation est un élément central, pour toutes les tranches d âge, qu elle soit formelle ou informelle. L éducation aux Droits de la personne est essentielle le Conseil de l Europe propose sur ce sujet des ouvrages scolaires comportant des exercices pratiques tout comme la découverte d autres cultures par le biais d échanges scolaires, l apprentissage des langues étrangères et une vision diversifiée de sa propre histoire. On a également proposé concrètement d instituer dans les différents pays une Journée de mémoire de l Holocauste pour la prévention des crimes contre l humanité. 4. Il faut créer de nouveaux espaces de dialogue interculturel et utiliser ceux qui existent déjà (comme les Églises, par exemple). 5. Le dialogue interculturel au-delà de l Europe. Il faut envisager le dialogue interculturel dans un contexte mondial et réagir aux nouvelles tendances et aux nouveaux défis. Document d information sur le Livre blanc Dès sa parution, le document d information sur le Livre blanc sera envoyé aux Églises membres. Il sera également possible de télécharger le document après l Assemblée des déléguées (3. / 4.11.).

12 12 GROS PLAN Photo: Marie-Madeleine Linck En position stratégique au Conseil de l Europe Entretien avec Carla Maurer, représentante auprès de la KEK Depuis l an dernier, la FEPS a délégué une collaboratrice à la CES, à Strasbourg. Quel est le travail de Carla Maurer et quelle est, en ce qui concerne le dialogue interculturel, la signification pour les Églises du «Livre blanc» du Conseil de l Europe qui vient de paraître? Pour quelles raisons la FEPS est-elle représentée auprès de la KEK à Strasbourg? Pour la Fédération, l Église fait partie de la société et cette situation ne s arrête pas aux frontières nationales. Le président du Conseil de la FEPS est également le président de la Communion d Églises protestantes en Europe (CEPE) et membre du présidium de la Conférence des Églises européennes (KEK). Serge Fornerod, directeur du Département Églises en relation, fait partie de la Commission Église et société de la KEK. La participation de la FEPS à la KEK n est donc pas quelque chose de nouveau ce qui est nouveau, c est qu un membre de la FEPS fasse partie de l équipe de la KEK. L avantage, pour le protestantisme suisse, c est qu il est ainsi plus proche des sujets qui préoccupent l Europe. Du reste, la plupart des membres de l équipe sont, comme moi, délégués par des Églises membres. En quoi consiste votre tâche au bureau de la KEK à Strasbourg? Chacun des membres de l équipe a son domaine propre. Étant donné que mon poste n existait pas jusque-là, on m a confié des secteurs auxquels on avait déjà réfléchi, mais pour lesquels il n y avait pas encore de dossier structuré : il s agit en premier lieu des sujets relatifs au «dialogue interculturel» et à «l Europe des régions». Donc de la question de l influence réelle ou souhaitable des régions et aussi de la proximité par rapport aux citoyens. Je suis également chargée de m occuper de la question des «genres» (gender), c est-à-dire de ce qui touche aux relations hommes-femmes dans la société. En ce qui concerne ces thèmes, utilisez-vous le monitoring et le développement de stratégie? Oui, je suis de près les questions politiques et je m efforce en

13 b L ÉGLISE DANS L EUROPE INTERCULTURELLE 13 même temps de voir ce que font les Églises membres. Évidemment, c est assez difficile, car chaque pays et chaque région a des objectifs différents et les façons d envisager la politique régionale sont très diverses. En principe, nous sommes le bureau de liaison, c est-à-dire que nous apportons aux Églises les idées européennes et que nous communiquons à la politique européenne ce qui est en cours dans les Églises. Les Églises n ont pas le temps de s occuper de manière approfondie de ce qui se passe en Europe sur le plan politique. Mais il est essentiel de faire comprendre aux institutions européennes quel est le rôle et l importance du travail des Églises. Prenez-vous également position sur le fond? Au Conseil de l Europe, la Commission Église et société est accréditée en qualité d Organisation non gouvernementale (ONG). Nous participons aux divers groupes de travail où nous nous impliquons par des déclarations. Il se passe aussi beaucoup de choses sur le plan informel. En outre, nous sommes constamment invités à prendre position dans le domaine ecclésiastique et aussi politique, à faire des exposés ou à recevoir des groupes de visiteurs. Êtes-vous en collaboration directe avec les Églises membres? Oui, nous élaborons des projets avec les Églises membres. Nous les aidons à structurer les choses et à y penser, mais ce sont elles et les paroisses qui se chargent de la mise en œuvre. Ainsi, nous travaillons avec la Conférence des Églises riveraines du Rhin à un projet de dialogue islamo-chrétien. Un de nos collaborateurs allemands établit un inventaire de tout ce que les Églises de la région du Rhin ont entrepris et des difficultés auxquelles elles ont été confrontées. Nous évaluerons ensuite ces données pour pouvoir apporter notre aide à d autres Églises et à des paroisses en vue de la mise en place d un dialogue islamo-chrétien. Les Églises membres de la Conférence des Églises riveraines du Rhin ont également une grande expérience en matière de réconciliation, à la suite de la guerre. On peut se demander, par exemple, si cette expérience ne pourrait pas servir à d autres régions qui ont récemment connu des conflits. Comment cette collaboration se met-elle en place? Prenezvous directement contact avec les Églises? Parfois, c est nous qui prenons contact avec les Églises, d autres fois, ce sont les Églises. Il n y a qu un an que je suis à ce poste et je suis encore très occupée à nouer des relations. La diversité des types de vie des Églises en Europe est incroyable, on ne peut pas en présenter un schéma simple. Il faut arriver à percevoir la façon dont fonctionnent ces diverses Églises, sur quels sujets les interpeller, voir quels sont les thèmes qui les intéressent. À quoi ressemble le quotidien de votre travail? Nous sommes trois au bureau, deux membres de l équipe et une assistante administrative mais les gens avec qui nous travaillons sont tous ailleurs. Aussi la plus grande partie du travail se fait-elle par courriel et par téléphone. En principe, mon travail comporte deux périodes différentes. D un côté le quotidien au bureau, de l autre le quotidien des voyages «jetset». Septembre et octobre sont assez chargés en voyages, il y a beaucoup de conférences. Lorsque je ne voyage pas, j arrive au bureau à neuf heures. Je passe alors deux heures à lire. L information constitue la matière première principale de mon travail. Il faut que je m informe sur la politique conjoncturelle européenne, sur les sujets qui intéressent les collègues, les Églises membres et d autres organisations, et que j acquière autant de connaissances spécialisées que possible. Toutes les six semaines, nous allons rencontrer nos collègues dans leur bureau de Bruxelles. Quatre fois par an, c est la session du Conseil de l Europe. Nous participons chaque fois à la conférences des ONG et, avant les vacances d été, il y a une «inflation d apéros» on est sans cesse invités dans l un des grands jardins des ambassades. Après la pause de l été, nous rencontrons les ambassadrices et les ambassadeurs pour parler de projets et de stratégies. Le Conseil de l Europe a publié son «Livre blanc sur le dialogue interculturel», ouvrage auquel la KEK a participé (cf. encadré p. 11). Quel est l objectif de ce Livre blanc? Il s agit essentiellement de promouvoir, grâce à un dialogue approfondi, l enracinement des valeurs fondamentales du Conseil de l Europe État de droit, Droits de l Homme, démocratie. Le dialogue doit permettre d effacer les craintes. En font également partie, par exemple, les craintes suscitées par le style de vie européen, libéral, sécularisé, individualiste. Cela peut faire peur à des gens qui ont reçu une autre empreinte culturelle. Toutefois, selon ce livre blanc, le dialogue n est possible qu avec celles et ceux qui partagent les valeurs du Conseil de l Europe. Est-ce qu au fond il ne s agit pas surtout de la présence de plus en plus forte de musulmans en Europe? Il y a là aussi des gens qui ne partagent pas ces valeurs du Conseil de l Europe. Comment les intégrer, si on ne parle pas avec eux? Au cours du processus de consultation, les Églises ont déjà attiré l attention sur ce problème. Cette restriction soulève sans doute des questions pour les Églises. Où se situent les limites du dialogue? Il est clair qu il faut voir, dans toute cette discussion interculturelle, une réponse aux attentats du 11 septembre 2001 à New York. Ce qui a entraîné une modification de paradigme : le concept assez statique de la multiculturalité s est trouvé remplacé par la notion de dialogue interculturel. La multiculturalité envisageait une séparation nette en fonction des origines et favorisait une pensée compartimentée. On ne se parlait pas et on restait enfermé dans ses préjugés. L objectif de l interculturalité, c est un mélange culturel plus profond. Il s agit de détruire les préjugés grâce au dialogue. Que signifie ce Livre blanc, pour les Églises? Tout un chapitre y est consacré à la dimension interreligieuse du dialogue. L importance de la religion pour la coexistence pacifique en Europe y est présentée comme un fait. Cette façon de voir les choses est très présente dans le Livre blanc. Il faut alors que nous nous interrogions pour savoir ce que nous voulons, nous. Quel est l objectif des Églises dans ce dialogue? Les Églises ont toujours fait du dialogue interreligieux et interculturel, depuis le début. Le Livre blanc nous pousse à réfléchir à ce que nous réalisons déjà et si, en ce domaine, nous procédons de façon lucide et en fonction d un but précis. J ai fait une conférence au sein de l Église des Grisons et j ai suggéré aux gens de se poser pour une fois des questions tout à fait banales : à qui parlons-nous, en fait? Pourquoi est-ce que nous parlons à l un et pas à l autre? Est-ce qu il y une raison concrète, ou bien est-ce simplement par hasard? Il s agit de se demander avec qui nous cherchons le contact, mais aussi

14 14 CALVIN09 dans quel cadre ce contact doit s établir. Ainsi, il est fréquent que des représentants musulmans soient invités dans des locaux d église, ce qui fait que les uns sont des invités tandis que les autres sont les hôtes qui accueillent, et cela influence le déroulement du dialogue. Photo: Keiko Saile Quel usage concret va-t-on faire de ce document? Le projet principal du Conseil de l Europe consiste en une campagne contre la discrimination, ciblée sur les médias. On envisage des conférences et une formation aux médias pour les journalistes. L un des thèmes en sera la question des «genres» (gender) et également la religion. La rencontre annuelle entre le Conseil de l Europe et les communautés religieuses, qui a eu lieu pour la première fois cette année, se poursuivra. Pour les Églises membres de la KEK, une première mesure va consister en un texte d information sur le Livre blanc. Il faudra ensuite réfléchir aux projets à mettre en œuvre. Carla Maurer Carla Maurer, théologienne, est, depuis octobre 2007, représentante de la FEPS auprès de la Commission Église et société de la Conférence des Églises européennes (KEK). Année calvin09 : le compte à rebours a commencé Le 2 novembre, à l occasion d une conférence de presse, le public recevra des informations sur l année Calvin. Thomas Flügge Le travail avant le plaisir. Sur ce point, le personnage dont il sera question le 2 novembre, Jean Calvin, le grand Réformateur de Genève, risquerait probablement de froncer les sourcils sera l occasion de lui rendre hommage : le 10 juillet, il aurait eu 500 ans. Le Mur des réformateurs, au Parc des Bastions à Genève, non loin de la Faculté de théologie de l Université, est chaque année le lieu où se déroule la fête de la Réformation de l Église réformée de Genève. Cette année, le 2 novembre, cette fête se déroulera sous un signe particulier : l Alliance réformée mondiale et la Fédération des Églises protestantes de Suisse vont lancer l année internationale Calvin. Jusqu à l automne 2009, ce n est pas seulement l héritage calvinien qui sera au centre, mais aussi le réformateur luimême. Qu est-ce qui l a motivé? Que voulait-il? Où a-t-il été incompris? Et qu a-t-il encore à nous dire? La première pierre sera posée à l occasion d une cérémonie au Mur des réformateurs. Le pasteur Thomas Wipf, président du Conseil de la FEPS, y prendra la parole, ainsi que le président et le secrétaire général de l Alliance réformée mondiale, MM. Clifton Kirkpatrick et Setri Nyomi. Un débat aura lieu ensuite, avec une conférence de presse pour les journalistes. Il n y a pas qu au Mur des réformateurs ou au micro que des choses vont se passer, le 2 novembre, mais aussi sur Internet. La plate-forme internationale se présentera au même moment pour donner le signal du départ au Mur des réformateurs avec des fonctions nouvelles et des éléments interactifs. Thomas Flügge, chargé des relations publiques de la FEPS est, entre autres choses, responsable du site Internet calvin09.

15 b THÉOLOGIE ET ÉTHIQUE 15 L énergie, défi éthique Colloque du 6 novembre à Bâle Il n est pas toujours facile de mettre éthique et technique en relation, les problèmes ne sont pas les mêmes, pas plus que le langage ou le milieu. Mais il est important de favoriser cet échange car nous dépendons de diverses impulsions et compétences pour organiser le futur passage à l ère post-fossile. C est pourquoi, à l initiative de la FEPS, des représentants des Églises collaborent avec la Fachhochschule Nordwestschweiz (FHNW) à l organisation d un colloque qui se tiendra le 6 novembre 2008, de 12 heures à 18 heures, à Bâle. Outre la FHNW et la FEPS, l Église évangélique réformée de Bâle-Ville et son «Forum für Zeitfragen» sont impliqués dans cette préparation. Des experts appartenant aux domaines de la science et de la technique, de la politique et de l Église débattront des questions essentielles relatives au système énergétique du futur. On y présentera également l étude publiée cette année par la FEPS sous le titre «Éthique de l énergie». La participation est gratuite, et il est également possible de ne venir que pour entendre la conférence de l orateur principal, le professeur Eberhard Jochem, sur le thème «Wertewandel zu einer 2000-Watt-Gesellschaft» (Mutation des valeurs : vers une société à 2000 watts). On trouvera, dans le Bulletin 1/2008, une interview d Eberhard Jochem. Otto Schäfer est chargé d éthique à la FEPS. Lieu : Amphithéâtre de la Fachhochschule Nordwestschweiz, Peter-Merian-Strasse 86, Bâle. Inscriptions : Forum für Zeitfragen, Leonhardskirchplatz 11, Postfach, 4001 Bâle, Tél. +41 (0) , info@forumbasel.ch. Que la lumière soit! pages 16/17 Pour éclairer la confusion des appellations dans les Églises de la FEPS Un faux pas peut avoir des conséquences positives. Dans le numéro 4/2007 du Bulletin, dont le Gros Plan était «la consécration», nous avons, par erreur fait du président du conseil de l Église (Kirchenratspräsident) Ruedi Reich un président du conseil synodal (Synodalratspräsident). La fonction de «Synodalratspräsident» existe effectivement - sauf, justement, à Zurich. En outre, savez-vous comment s appelle l assemblée législative du canton des Grisons? Pour qu à l avenir vous puissiez vous déplacer avec élégance et sans faire de faux pas sur le terrain compliqué des Églises suisses, nous avons composé une liste comportant les appellations exactes et quelques autres informations intéressantes à propos de vos Églises sœurs. Nous espérons que ce tableau sera aussi pour vous un instrument de travail utile. Vous le trouverez sur les deux pages qui suivent, au milieu de ce bulletin vous pourrez donc le détache. Ou bien alors, imprimez-le vous-même : il sera à votre disposition sur notre page d accueil ( en document PDF. Monica Jeggli

16 16 APPELLATIONS DES ÉGLISES DE LA FEPS nom de l Église selon sa constitution nom usuel de l Église nom de l exécutif nombre membres de l executif nom de la présidence de l exécutif Evangelisch-Reformierte Landeskirche des Kantons Aargau Evangelisch-reformierte Landeskirche beider Appenzell Evangelisch-reformierte Kirche des Kantons Basel-Landschaft Evangelisch-reformierte Kirche Basel-Stadt Evangelischer Reformierter Synodalverband Bern-Jura Evangelisch-reformierte Kirche des Kantons Freiburg / Église Evangélique Réformée du canton de Fribourg Église Protestante de Genève Evangelisch-Reformierte Landeskirche des Kantons Glarus Evangelisch-reformierte Landeskirche Graubünden Evangelisch-Reformierte Kirche des Kantons Luzern Église réformée évangélique du Canton de Neuchâtel Evangelisch-Reformierte Kirche Nidwalden Verband der Evangelischreformierten Kirchgemeinden des Kantons Obwalden Evangelisch-reformierte Kirche des Kantons Schaffhausen Evangelisch-reformierte Kantonalkirche Schwyz Evangelisch-Reformierte Kirche Kanton Solothurn Evangelisch-reformierten Kirche des Kantons St. Gallen Chiesa evangelica riformata nel Ticino Evangelische Landeskirche des Kantons Thurgau Evangelisch-Reformierte Landeskirche Uri Église évangélique réformée du canton de Vaud Evangelisch Reformierte Kirche des Wallis / Église réformée Évangélique du Valais Evangelisch-reformierte Kirchgemeinde des Kantons Zug Evangelisch-reformierte Landeskirche des Kantons Zürich Église Évangélique Libre de Genève Evangelisch-methodistische Kirche in der Schweiz Reformierte Landeskirche Aargau Evangelisch-Reformierte Landeskirche beider Appenzell Reformierte Kirche Baselland Reformierte Kirche Basel-Stadt Reformierte Kirchen Bern-Jura-Solothurn / Églises réformées Berne-Jura-Soleure Evangelisch-reformierte Kirche des Kantons Freiburg / Église Evangélique Réformée du canton de Fribourg Église Protestante de Genève Evangelisch-Reformierte Landeskirche des Kantons Glarus Evangelisch-reformierte Landeskirche Graubünden Reformierte Kirche Kanton Luzern Église réformée évangélique du canton de Neuchâtel Evangelisch-Reformierte Kirche Nidwalden Evangelisch-Reformierte Kirche Obwalden Evangelisch-reformierte Kirche des Kantons Schaffhausen Evangelisch-reformierte Kantonalkirche Schwyz Evangelisch-Reformierte Kirche Kanton Solothurn Evangelisch-reformierten Kirche des Kantons St. Gallen Chiesa evangelica riformata nel Ticino Evangelische Landeskirche des Kantons Thurgau Evangelisch-Reformierte Landeskirche Uri Église Évangélique Réformée du canton de Vaud Evangelisch-reformierte Kirche des Wallis / Église réformée Évangélique du Valais Reformierte Kirche Kanton Zug Evangelisch-reformierte Landeskirche des Kantons Zürich Église Évangélique Libre de Genève Evangelisch-methodistische Kirche Kirchenrat 7 Kirchenratspräsident/-in Kirchenrat 5 Kirchenratspräsident Kirchenrat 7 Kirchenratspräsident Kirchenrat 9 Kirchenratspräsident Synodalrat / Conseil synodal Synodalrat / Conseil synodal Conseil du Consistoire Kantonaler Kirchenrat 7 Synodalratspräsident / Président du Conseil synodal 7 Präsident des Synodalrates / Président du Conseil synodal 7 Président de l'église 7 Präsident des Kantonalen Kirchenrates Kirchenrat 7 Kirchenratspräsident Synodalrat 7 Synodalratspräsident Conseil synodal 9 Président du Conseil synodal Kirchenrat 8 Kirchenratspräsident Verbandsrat 8 Verbandsratspräsident Kirchenrat 7 Kirchenratspräsident Kirchenrat 6 Kirchenratspräsident Synodalrat 7 Synodalratspräsident Kirchenrat 7 Kirchenratspräsident Synodalrat 7 Synodalratspräsident Kirchenrat 5 Kirchenratspräsident Kirchenrat 9 Kirchenratspräsident Conseil synodal 7 Président du Conseil synodal Synodalrat / Conseil synodal 5 Président du Conseil synodal Kirchenrat 9 Kirchenratspräsident Kirchenrat 7 Kirchenratspräsident Conseil synodal 7 Président du Conseil synodal Kirchenvorstand* Kabinett** 16 Präsidentin des Kirchenvorstandes* Bischof** * vereinsrechtlich ** kirchenrechtlich

17 b APPELLATIONS DES ÉGLISES DE LA FEPS 17 nom du législatif nombre de membres du législatif pouvoir judiciaire nombre des paroisses Synode 188 Rekursgericht Diasporagenossenschaften Synode 56 Rekurskommission 20 Synode 86 Verwaltungsgericht 35 Synode 80 Verwaltungsgericht 8 Kirchensynode / Synode ecclésiastique 200 Rekurskommission / Commission de recours 228 Synode / membre du Synode 94 Rekurskommission / Commission de recours 16 Le Consistoire ca Synode Evangelischer Grosser Rat 115 Rekurskommission 135 Synode 70 Rekurskommission 8 Le Synode Kirchgemeindeversammlung tous les votants (4450) Kanton 3 Kirchgemeindeversammlung tous les votants Regierungsrat 2 Synode 82 Rekurskommission 30 Synode 29 Rekurskommission 6 Synode 40 Regierungsrat 27 Synode 180 Verwaltungsgericht 55 Synode 37 Rekurskommission 3 Synode 127 Rekurs- und Beschwerdekommission Kantonalversammlung tous les votants 3 Le Synode Synode / membre du Synode 52 Rekurskommission 11 (dès le encore 10) 67 Grosser Kirchgemeinderat 50 7 Bezirke Kirchensynode 180 Rekurskommission 181 Le Synode 37 6 Jährliche Konferenz Schweiz-Frankreich 298 (inkl. Frankreich und Nordafrika Rechtsrat Bezirke: 72 (+27 in Österreich/ Frankreich/Nordafrika

18 18 ÉGLISES EN RELATIONS Terre promise? Berne : Conférence de théologiens chrétiens sur la Palestine et Israël À l invitation du Conseil œcuménique des Églises (COE), de la Fédération des Églises protestantes de Suisse (FEPS) et des Églises réformées de Berne Jura Soleure, une conférence internationale de théologiens chrétiens s est tenue en septembre à Berne, au Centre Bürenpark. Christian Vandersee «Jérusalem est la cité de la paix, qui n a encore jamais connu la paix.» Dans sa prédication de clôture de la conférence, donnée à l église française de Berne, le théologien catholique Jamal Khader, de Galilée, a bien résumé une fois de plus la situation en Terre sainte. Durant trois jours, plus de 70 théologiennes et théologiens chrétiens de toutes confessions venus du monde entier à la conférence «Promised Land» ont discuté de sujets tels que «Israël et l Église», «Promesse et prophétie» ou encore «Peuple de Dieu». Le dernier jour, au centre du débat, comme un défi, il s agissait de savoir comment les Églises chrétiennes pouvaient contribuer à une paix juste au Proche-Orient. Faire l expérience du fossé Aussi variés qu aient pu être les différents contextes des participants, on a vite constaté l existence d un profond fossé, notamment entre chrétiens palestiniens et européens. On sentait que, pour les chrétiens européens, une théologie de la tradition leur permet de s abstraire quelque peu du quotidien actuel de la société en Terre sainte. En même temps, on s est rendu compte que la théologie européenne prend en compte sa propre histoire d antisémitisme, surtout en Allemagne, dans la mesure où elle insiste sur l enracinement du christianisme dans la tradition juive, sur les liens entre chrétiens et peuple juif et sur le souci de cultiver le dialogue judéo-chrétien. En revanche, ce que les spécialistes palestiniens ont mis en avant, c est le vécu réel d une existence menacée, le combat pour l égalité des droits dans le discours théologique sur le thème de la terre, ainsi que les difficultés d ancrage des racines religieuses. Cela est apparu à l évidence lors du débat sur la filiation abrahamique*. L un des orateurs a insisté sur le fait qu il convenait de respecter davantage la descendance d Ismaël que celle d Isaac. Alors, un participant palestinien s est levé pour déclarer : «Je comprends bien que les juifs se reconnaissent comme les descendants d Isaac et les musulmans comme ceux d Ismaël. Mais je ne me considère pas comme un petit-fils d Ismaël. Je suis Palestinien, mais pas musulman.» Annonce de l ouverture du dialogue On se trouvai ainsi renvoyé à une exigence, rappelée en premier lieu par les représentantes et représentants européens à cette conférence, à savoir que, si l on voulait que le débat théologique sur la paix et la justice au Proche-Orient puisse avancer, il était indispensable, à leur avis, d ouvrir le dialogue à la dimension interreligieuse, c est-à-dire d y inclure les juifs et les musulmans. Et on a pu également percevoir une autre demande : étant donné que les rencontres judéo-chrétiennes ne se déroulent pas exclusivement dans le cadre des Églises européennes et nord-américaines, mais aussi dans celles d Israël et de Palestine, il serait très utile, en vue d une compréhension réciproque, d avoir un échange d informations sur ces diverses expériences. Au cours de la conférence, on a également accordé beaucoup de place à la discussion sur les postulats qui sous-tendent la réflexion. À l évidence, le thème de la terre est vu de manière beaucoup plus existentielle dans une perspective latinoaméricaine, sud-africaine ou palestinienne que dans un contexte nord-américain ou européen. Et des thèmes tels que la libération ou la protection des ressources sont indissolublement liés, dans les Églises des régions pauvres, à l interprétation théologique de la promesse de la terre. Le temps presse La situation actuelle de misère et de fuite existentielle ne saurait, pour les chrétiens du Proche-Orient, être séparée de la réflexion théologique. Cela explique pourquoi le temps presse, à leurs yeux. Ils veulent une théologie qui leur donne une identité tant qu il reste encore des chrétiens dans cette région. Leur proportion a dramatiquement diminué dans la population palestinienne, et ils sont noyautés par un nombre croissant de sionistes chrétiens, qui transposent sur la situation politique une vision pas très nuancée de l accomplissement des promesses bibliques. Au terme de débats houleux, au cours desquels les théologiennes et théologiens palestiniens ont reproché aux repré-

19 b ÉGLISES EN RELATIONS 19 sentantes et représentants européens leur «théologie douteuse», on est tout de même parvenu à une déclaration finale commune les «Perspectives bernoises». Tous les participants à la conférence y admettent devoir encore travailler leur propre évaluation et se prononcent en faveur d une poursuite du dialogue œcuménique. Dialogue qu il conviendra d élargir aux Juifs et aux Musulmans pour tenter de contribuer à la justice et à la paix. Christian Vandersee, théologien, est chargé des relations extérieures, œuvres et organisations missionnaires à la FEPS. * Filiation abrahamique : Pour les trois religions monothéistes, le judaïsme, le christianisme et l islam, Abraham est considéré comme l ancêtre auquel il est fait référence dans diverses traditions. Isaac est généralement vu comme l héritier de la lignée judéo-chrétienne et Ismaël comme celui de la lignée arabo-musulmane. Aujourd hui, cette interprétation est de plus en plus mise en question. Efforts en faveur de la paix au Proche-Orient Septembre 2006 : Constitution d un Forum œcuménique Palestine-Israël (Palestine Israel Ecumenical Forum PIEF) Le Comité central du COE décide la création d un forum œcuménique Palestine-Israël afin de coordonner le travail d intervention des Églises en faveur de la paix et de manifester son engagement inter religieux envers la paix et la justice pour tous les peuples de la région du Proche-Orient. Juin 2007 : Conférence d Amman Le COE a réuni plus de 130 représentantes et représentants de toutes les Églises du Proche-Orient, des organisations œcuméniques et des Églises partenaires pour la Conférence d Amman. Le document final, l Appel d Amman, s adresse à toutes les Églises chrétiennes, sous la forme d un triple impératif (éthico-théologique, œcuménique et biblique) pour qu elles s engagent concrètement en faveur d une paix juste et d une action commune et solidaire. Septembre 2008 : Conférence théologique de Berne «Promised Land» La Conférence «Promised Land» s est tenue conformément à l une des orientations suggérées par l Appel d Amman, elle était organisée par le COE en collaboration avec la FEPS et les Églises réformées de Berne Jura Soleure. Plus de 70 théologiennes et théologiens chrétiens venus du monde entier y ont participé, parmi lesquels un nombre important de spécialistes venus du Proche-Orient. Le document final est intitulé «Perspectives bernoises» (Bern Perspective). On peut télécharger le texte «Perspectives bernoises» à partir de la page d accueil de la FEPS ( Photo: Peter Williams / WCC De gauche à droite : Thomas Wipf, président du Conseil de la FEPS, Andreas Zeller, président du Conseil synodal des Églises réformées de Berne Jura Soleure, et Samuel Kobia, secrétaire général du Conseil œcuménique des Églises, lors du culte d ouverture.

20 20 ÉGLISES EN RELATIONS De l espoir par la présence Le témoignage d un envoyé bénévole Licencié en histoire contemporaine et communication et passionné par le Proche-Orient, Guillaume Fardel (26 ans) a décidé de s engager comme bénévole EAPPI. Voici quelques ex- traits tirés de son bilan personnel après deux placements de trois mois. Florence Laufer «Je partais un peu «la fleur au fusil», plein de naïveté sur ce que je pourrais changer là-bas grâce aux droits humains. J ai passé troi mois à Tulkarem, où j ai découvert deux facettes de l occupation: les check-points et le mur. Présent aux checkpoints jour après jour, j ai constaté les abus quotidiens; humiliations, délais d attente injustifiés, étudiants empêchés de se rendre à l université, ambulances incapables d atteindre leurs patients. Après Tulkarem, je pensais être blindé. Hébron m a prouvé que non. Le plus impressionnant là-bas, c est la peur que les colons inspirent aux enfants, mais aussi aux adultes palestiniens. Ce qui m a choqué, c est qu après quelques durs contacts avec eux, moi aussi j ai commencé à avoir peur. Pas des fusils M16 dans leur dos, mais de certains regards et de leur violence verbale. Et surtout peur de l impunité totale dont ces colons jouissent. Hébron, c est la tristesse de devoir accompagner des enfants palestiniens à l école de peur qu ils se fassent attaquer par d autres enfants, israéliens. Le plus révoltant, c est de voir des pères et des mères élever leurs enfants dans la peur et la haine d autrui alors que les enfants, israéliens et palestiniens, sont les premières victimes du conflit. Avec EAPPI, j ai aussi compris quelque chose de fondamental. Je venais avec l ambition d écrire des rapports, des statistiques, de changer les choses. L essentiel se trouvait ailleurs. EAPPI, c est les initiales anglaises de Programme œcuméni- Guillaume Fardel a passé quelques mois dans le cadre du programme EAPPI en Palestine pour y observer la situation des droits de l homme. que d accompagnement en Palestine et Israël. J étais un peu dubitatif à mes débuts sur ce nom et sur «l accompagnement»; je voulais être plus qu un accompagnateur. En fin de compte, j ai réalisé combien c est quelque chose de fort, d accompagner. C est être présent avec les Palestiniens aux check-points ou avec ceux qui attendent que la porte agricole s ouvre et leur permette d accéder à leurs terres. C est accompagner les enfants à l école. C est passer la nuit dans une famille palestinienne à Hébron ou dans les collines du Sud pour dissuader les attaques des colons, ou aller faire paître les chèvres avec des paysans isolés pour les protéger. C est simplement boire un thé, fumer un narguilé, être là. Si auparavant le mot «solidarité» en soi ne voulait pas dire grand-chose pour moi, aujourd hui, ça fait sens. C est la force d EAPPI et ce qui rend ce programme unique et, à mon avis, plus efficace que d autres.

21 b ÉGLISES EN RELATIONS 21 Photos: EAPPI Photo: i-stock Certes, on n apporte pas de soins médicaux, de nourritures, d argent. Mais on offre une oreille pour écouter les gens. On apporte une once d espoir et de courage car ils se disent qu au moins on témoignera en Europe de ce qu ils endurent. On donne un peu de soi, de son humanité, de son empathie et, forcément, de sa sympathie. Au final, pour être franc, on en prend aussi plein la gueule. Parce que nous aussi, on la sent la frustration, la colère, l injustice et le désespoir. Pourtant, on ne vit là que quelques mois on n est pas Palestinien. Alors, on continue à faire notre boulot car c est ce qu il y a de mieux à faire.» Guillaume Fardel Florence Laufer est chargée du programme Proche-Orient pour l EPER. Remarque : Ce bilan personnel de Guillaume Fardel ne reflète pas nécessairement les opinions de la FEPS, de HEKS-EPER, de PWS ou du COE. Le texte intégral sera posté sur le blog tenu par Guillaume pendant son engagement : EAPPI accompagnement pour la paix au Proche-Orient Depuis 2003, la FEPS a chargé l EPER de la mise en œuvre du volet Suisse du programme EAPPI (promotion de la paix en Palestine et Israël). Ce programme d accompagnement bénévole a été créé à l initiative du Conseil Œcuménique des Églises (COE) en réponse à la demande des Églises du Moyen-Orient pour un soutien international dans le domaine des droits humains. Les bénévoles suisses sont engagés et formés par Peace Watch Switzerland et partent pour une mission de trois mois sur le terrain en Palestine et Israël. Leur mandat est de protéger les populations civiles par leur rôle d observateur international et de promouvoir le respect des droits humains. Pour ce faire, ils accompagnent la population civile, des membres d Églises et d ONG dans leurs activités quotidiennes, témoignent des violences faites aux civils, et passent du temps dans les villages le plus exposés aux difficultés de l occupation. De retour en Suisse, ces témoins privilégiés sont invités à faire connaître les enjeux très complexes du conflit et de favoriser le dialogue qui mènera un jour à la paix. Florence Laufer

22 22 THÉOLOGIE ET ÉTHIQUE La Déclaration des Droits de l Homme a 60 ans (est-ce) une occasion de célébration? Cette année, le monde va commémorer le 60 anniversaire de la «Déclaration universelle des Droits de l Homme». Le 10 décembre 1948, les Nations Unies qui comptaient alors 56 États membres ont adopté le document au Palais de Chaillot, à Paris. Qu y a-t-il à célébrer et qui va célébrer qui? Frank Mathwig Selon le préambule de la Déclaration universelle, les Droits de l Homme constituent «l idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations». Les États membres s engagent à assurer, en coopérwation avec l Organisation des Nations Unies, le respect universel et effectif des Droits de l Homme. Ainsi, d une part, le statut de ce texte le présente effectivement comme une déclaration d intention que les États signataires vont devoir transcrire en droit obligatoire. D autre part, on établit le caractère international des Droits de l Homme auquel aucun État ne saurait se soustraire sous prétexte «d affaires intérieures». On sait que la traduction juridique obligatoire de cette déclaration d intention a pris du temps : en 1966, ont été adoptés le Pacte relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, ainsi que celui sur les droits civils et politiques. Ce n est toutefois qu en 1976 que le chiffre indispensable de 35 adhésions au traité a été atteint, permettant ainsi à ces pactes d entrer en vigueur. En 1990, ces traités n étaient encore ratifiés que par la moitié de tous les pays. La percée des traités relatifs aux Droits de l Homme ne s est effectuée qu au cours de la dernière décennie du XX siècle, en raison essentiellement de l effondrement des États de l ex bloc oriental. À qui appartiennent les Droits de l Homme? Selon les mots de Walter Kälin, la caractéristique essentielle des Droits de l Homme, c est qu ils «relativisent la souveraineté nationale en partant de la base». Et, précise ce juriste, spécialiste de droit international et de droit public, «ces droits, garantis par le droit international, sont ceux des personnes face à l État ou à des structures analogues ; ils servent à protéger les aspects fondamentaux de la personne humaine et de sa dignité, en temps de paix comme en temps de guerre.» Les Droits de l Homme appartiennent aux êtres humains et, plus précisément : à tous les êtres humains non à l État. Lorsque des États incorporent les Droits de l Homme dans leur constitution et leurs recueils législatifs, ce n est pas (seulement) pour les imposer aux habitants de ces pays, mais avant tout pour s obliger eux-mêmes par rapport aux Droits de l Homme face à ces personnes. Les Droits de l Homme sont l expression de l obligation que les États s imposent à eux-mêmes, ce n est pas leur privilège visà-vis des personnes privées; ils disent au contraire de l individu face à l État. Nous avons tous une raison de célébrer quelque chose Il faut s en souvenir, pour que ceux et celles qui seront invités à l anniversaire ne commettent pas l erreur de se célébrer eux-mêmes. Si ce sont des États et des gouvernements qui

23 b THÉOLOGIE ET ÉTHIQUE 23 fêtent le jubilé, ce n est pourtant pas d eux qu il s agit. La communauté des États ne fait que mettre en place les invités venus célébrer la mise en application juridique de la reconnaissance et de la protection de la dignité de chaque personne sur cette planète. Le héros de la fête n est rien moins que l humanité elle-même chaque être humain pour soimême et dans l absolu. Qu y a-t-il donc à célébrer? La déclaration des trois Églises nationales à l occasion de la journée des Droits de l Homme cette année prend deux exemples : l initiative sur le renvoi des étrangers et celle sur l internement à vie. Ces deux questions politiques entrent fortement en conflit avec les pactes sur les Droits de l Homme de l ONU et avec la Convention européenne des Droits de l Homme de Dans le premier cas, on amalgame de façon inadmissible le droit des étrangers et le droit criminel. Dans le second cas, des êtres humains se voient rapportés toute leur vie à des délits commis dans le passé. Ces empiètements sur le domaine des droits à la liberté et à la personnalité ne nous donnent pas de motifs susceptibles de favoriser l ambiance des festivités à venir. Mais il y a pourtant lieu de se réjouir de toutes les voix provenant de la société civile qui se sont élevées résolument pour protester contre le fait que des mesures aussi aléatoires sur le plan des droits de la personne soient insérées dans les lois de l État. La sensibilité croissante aux Droits de l Homme et la vigilance par rapport au risque permanent de les voir violés y compris dans les États de droit démocratiques sont un motif convaincant de célébrer solennellement le 60 anniversaire de la Déclaration des Droits de l Homme. Y occuperont une place centrale les personnes et les groupes qui furent à l origine de l idée des droits humains universels et qui continuent de l être : des gens qui, en raison de leur origine, de leur foi, de leur sexe, de la couleur de leur peau et de leurs convictions se voient persécutés, discriminés ou injustement traités en tant que minorité par une majorité. Frank Mathwig est chargé d éthique à la Fédération des Églises protestantes de Suisse. «Menschenrechte sind keine Gabe aber eine Aufgabe.» (Les droits de l homme ne nous sont pas donnés, c est une tâche à accomplir). L ouvrage dont sont tirées les citations du texte comporte des photos saisissantes à propos de la situation actuelle des droits de l homme.

24 24 LE CONSEIL Mai 68 et les Églises Ou l aspect révolutionnaire de l Évangile Il y a quarante ans, les étudiantes et les étudiants sont descendus dans la rue pour protester contre une société sclérosée. Les Églises, elles aussi, se sont trouvées emportées par le mouvement et elles en portent encore aujourd hui la trace. Photo: Keystone Manifestation d étudiantes et d étudiants au Stauffacher à Zurich en Au fond, l église Saint-Jacques.

25 b LE CONSEIL 25 Kristin Rossier Buri Cet été, on commémorait les 40 ans de la rébellion estudiantine de Mai 68. Si l on en juge au nombre d articles parus dans les journaux de Suisse romande et à leurs appréciations globalement positives, cet événement a marqué plus durablement la partie francophone de la Suisse que sa partie alémanique. «Mai 68 : la révolution a bel et bien eu lieu, mais sur le long terme» écrit l historien Olivier Meuwly dans le quotidien Le Temps. «La société occidentale dans son ensemble et, plus lentement, la société communiste sortiront bouleversées de la secousse de 1968, qui ne peut être comprise sans son prolongement générationnel de 1989 et la chute du Mur». Le ton de Christian Muller dans la NZZ est tout autre : «Le tapage exagérément amplifié par de nombreux vétérans de soixante-huit à propos de la Révolution introuvable ainsi que Raymond Aron, peu après la danse de Saint-Guy anarcho-marxiste des rebelles de la société d abondance, qualifiait le phénomène de la révolte de la jeunesse, que l on continue de surestimer ce tapage est disproportionné par rapport à la signification historique de l événement, dans une mesure qui touche à la stupidité.» Cogestion et participation pour tous! Je fais partie de cette génération des «vétérans de Mai 68». J en reste marquée, mais ni nostalgique ni aveugle. Je n ai pas oublié que l année 1968 fut également celle des chars soviétiques qui ont écrasé brutalement la timide révolution du Printemps de Prague. En ce printemps-là, j étais étudiante à la Faculté de théologie de l Université de Lausanne. Bien sûr que nous avions boycotté les cours ex-cathedra. Sur de petits transistors, nous écoutions en direct les nouvelles de Paris. Les auditoires étaient occupés par d interminables assemblées d étudiants empêchant les professeurs d accéder à la chaire. Nous ne voulions plus emmagasiner des connaissances, nous voulions apprendre à apprendre, découvrir et faire les recherches par nous-mêmes. Nos professeurs ont réagi de manière exemplaire : ils sont entrés en dialogue avec les étudiants. Un groupe paritaire de trois professeurs et trois étudiants a été créé pour repenser le plan d études. J ai eu le privilège de participer à cette réflexion. Et le concept pédagogique que nous avions élaboré à cette époque, avec quelques modifications apportées au fil du temps, est resté en vigueur à la Faculté de théologie de Lausanne pendant plus de 30 ans jusqu à la mise en place des réformes de Bologne! Dans le journal Le Temps, on a pu lire : «La participation est la «grande affaire» de ces 40 dernières années! Depuis Mai 68, il n a plus jamais été légitime d exercer le pouvoir par des tais-toi, c est moi qui décide, même gentiment exprimés». Depuis Mai 68, dans l Église, comme dans la famille et à l école, une large participation de tous à la prise de décision est de mise. Même dans l économie, il y a parfois de la participation, puisqu on attend des consommateurs qu ils prennent part au montage des meubles qu ils achètent! Dans les Églises issues de la Réforme, le principe du sacerdoce universel des croyants a pris du lustre ce qui a déclanché, dans les années 70, un bel élan de créativité, avec le développement de la formation des adultes, de la catéchèse faite par des laïcs et du travail en groupe. Le revers de la liberté Aujourd hui, nos Églises se trouvent face à un paradoxe. Mai 68 a fait souffler un vent de liberté qui a fait bouger beaucoup de choses dont presque tous les groupes sociaux ont finalement profité. Ce vent de liberté a déstabilisé les cadres et repères qui structuraient la société et créé un sentiment d insécurité. D un côté, il y a une demande de repères et de reprise en main à laquelle répondent le plus clairement les milieux évangéliques. De l autre, personne ne veut renoncer aux libertés acquises. En tant que protestants, nous n avons pas une position facile. Nous essayons de maintenir un équilibre fragile entre d une part l affirmation de valeurs communes et le développement de plus de cohérence dans nos Églises (Verbindlichkeit), et de l autre, le respect de la liberté individuelle du croyant et une participation aux responsabilités dans l Église largement ouverte. Cet équilibre fragile est un héritage de Mai 68. Mai 68 n a pas été qu une révolte de la jeunesse contre un establishment sclérosé. Les étudiants qui sont descendus dans la rue et montés sur les barricades n étaient que l un des symptômes d une mutation profonde de la société. Il y en avait d autres : Dès la fin des années 60, la pilule contraceptive arrive sur le marché et avec elle un grand changement dans la vie des femmes. Au printemps 68, le couturier Yves Saint Laurent présente à Paris les premiers smokings pour femmes. Le nouveau vêtement adapté de l habillement masculin devait rendre la femme plus belle, plus élégante et séduisante, tout en lui donnant la liberté de mouvement que permet le pantalon. La révolte des étudiants n était qu un des signes, certes particulièrement visible, que la société était en train de changer. Des théologiens en mouvement qui s exposent En Suisse romande, la jeunesse estudiantine était relativement calme et elle avait toujours quelques jours de retard

26 26 LE CONSEIL par rapport aux événements parisiens. Il y a eu des débrayages à l Université, des discussions épiques dans les assemblées d étudiants, quelques cortèges dans les rues, un ou deux cocktails Molotov. Rien de très méchant. À Paris, c était plus virulent. Et, le fait est intéressant, les grands noms du protestantisme français, des personnalités dont la pensée a par la suite fortement marqué les Églises réformées francophones y compris en Suisse, y ont joué un rôle prépondérant. Paul Ricoeur, le grand philosophe protestant, était alors professeur à Nanterre, le premier campus parisien à se soulever. Il était à la fois un témoin de l événement et un acteur : c est lui qui a conduit le dialogue entre professeurs et étudiants. Le soir de la Pentecôte de mai 68, il participe activement à une célébration œcuménique et eucharistique qui réunissait une soixantaine de personnes et posait un acte de transgression à l égard des autorités ecclésiastiques tant catholiques que protestantes. Dans le journal Réforme, il justifie son acte ainsi : «Cette célébration [ ] a été donnée par l événement, à savoir par une action puisée au même Évangile et qui en vérifiait la portée révolutionnaire pour notre temps.» Puis il parle de cette communauté d étudiants et d ouvriers en révolte qui s était mise à exister et au milieu de laquelle il s était trouvé lui-même: «ainsi l Eucharistie pouvait couronner une communauté vraie qui avait précédé la célébration. À son tour, celle-ci se mettait à exister, comme un geste jeté en avant de nous, avant que les théologies fussent en état de dessiner le contour théorique. Mais n est-ce pas ainsi que les choses se passent? Une communauté naît : elle avance, à coups d actes risqués ; elle fait la percée, que le théologien ensuite réfléchit et interprète [ ].»* Un autre protestant de renom, le théologien Georges Casalis, alors professeur à la Faculté de théologie de Paris, a, lors d une prédication à la radio publique le 19 mai 1968, tenté une interprétation des événements à chaud. Partant de quelques slogans comme :» Courez, courez, le vieux monde est derrière vous!» ou «L imagination prend le pouvoir!», il commente : «ces slogans et bien d autres, violents et ironiques, poétiques et provocateurs, les voilà affichés sur les murs de la vieille Sorbonne, de Nanterre et d ailleurs. Comment ne pas se réjouir qu il en soit ainsi? Comment ne pas être remplis d allégresse et d espérance en entendant ces jeunes, étudiants et ouvriers, nous dire avec violence, comme ils l ont montré avec courage dans la rue, que les raisons de vivre sont plus précieuses que la vie elle-même, que le confort et la réussite ne sauraient remplacer le sens de la vie. [ ] Oh! Je sais bien, oui nous savons bien, vieillards desséchés et résignés, ce qu il y a de romantique, de follement généreux et de tragiquement fragile dans cette contestation radicale qui, partie d un peu partout, bloque aujourd hui l ensemble des rouages de notre pays et remet tout en question, du haut en bas de l échelle des valeurs et de l édifice social. Mais comment ne pas voir dans cette utopie, dont l un d entre eux disait hier : Elle est le nom de la spiritualité nouvelle [ ], comment ne pas y voir et y entendre une multitude de signes, de rappels et d échos de l Évangile? En tout cas, je n ai aucune peine ce matin à participer à la joie et à l espérance de tous ceux qui luttent pour un monde nouveau, je ne saurais qu être solidaire d eux et participer à leur contestation créatrice des paroles et des structures d oppression, où qu elles se manifestent [ ].»* Les révoltes des jeunes aujourd hui Aujourd hui, la violence des jeunes a pris d autres formes. Elle exprime plus la résignation que l utopie. Quarante ans plus tard, la pauvreté n a toujours pas été éradiquée. Actuellement, les changements climatiques déjà perceptibles annoncent des bouleversements profonds et douloureux au niveau de la survie des sociétés développées. Tous ces processus de mutation sociale à venir impliqueront des pertes importantes avant de s ouvrir peut-être sur des gains. Dans ce contexte, les Églises d aujourd hui pourraient s inspirer du rôle qu ont joué certains des théologiens lors des événements de mai 68 : ils se sont exposés, ils ont osé le dialogue, ils se sont appuyés sur l aspect révolutionnaire de l Évangile, ils se sont solidarisés et ont participé. Ils ont été au cœur des événements pour les interpréter à la lumière de l Évangile et y déceler les signes d espérance. Et surtout : ils avaient confiance. Non pas parce que les hommes sont des hommes, mais parce que Dieu reste Dieu. * Réforme Nr 3272 Numéro spécial : Mai mai 2008 Kristin Rossier Buri est pasteure et membre du Conseil de la FEPS.

27 b LE CONSEIL 27 Le Conseil Séances de juillet à septembre Le Conseil a adopté les documents pour les objets de l Assemblée des délégués des 3 et 4 novembre 2008 à Berne Un document de base «Domaines de tâches des œuvres et organisations missionnaires et mandat fondamental de l Église» pour la discussion sur les futurs mandats aux œuvres et organisations missionnaires. L «Accord-cadre et contrats de prestations avec les organisations missionnaires, rapport 2007 Contributions destinées aux organisations missionnaires et engagements pris pour 2009». L Assemblée des délégués prendra connaissance chaque année des engagements pris par les Églises membres et décidera les accords de prestation avec mission21 et DM Échange et Mission. Le budget Le Conseil a décidé de ne pas reporter sur les cotisations de membre les surcoûts du rachat du renchérissement à la caisse de pension, mais de les comptabiliser en tant que déficit. Le plan financier Le projet d ajout pour raisons fiscales à la Constitution de la FEPS pour 2 e lecture et entrée en vigueur. a pris connaissance du guide culturel-théologique sur le Jubilé Calvin et chargé le secrétariat de l éditer. La brochure contient des textes théologiques sur le Jubilé Calvin et donne un aperçu des principales manifestations en Suisse. a adopté en seconde lecture l argumentaire concernant l initiative populaire «Contre la construction de minarets». Ce texte sera remis aux Églises membres de façon à leur permettre de se faire elles-mêmes une opinion et de s informer ; il sera disponible sur le site Internet de la FEPS. Le Conseil charge le secrétariat de veiller à publier et à communiquer ce document aux médias, en relation avec le dépôt de l initiative. a approuvé les trois projets proposés sur le thème de l euthanasie: L étude théologique «La vie au terme» doit être finalisée et publiée. Un document de base sera établi pour la rencontre nationale sur les soins palliatifs en décembre. Une journée est planifiée pour le début de 2009 sur le thème «Assistance organisée au suicide Éthique et droit». a adopté la proposition du secrétariat de poursuivre trois projets sur le thème Éthique de l énergie: Séminaire «Vers une nouvelle ère énergétique», en coresponsabilité avec l ERK Bâle-Ville/ Forum für Zeitfragen (Forum pour questions contemporaines) et en coopération avec la Haute École spécialisée du Nord- Ouest de la Suisse FHNW, le 6 novembre 2009 à Bâle. Rédaction d une réponse en cours de consultation concernant la révision de la Loi sur le CO 2 (Politique climatique pour l après 2012). Participation à la 7 e Assemblée de l European Christian Environmental Network ECEN, sur «Le véritable défi du changement climatique», du 24 au 28 septembre 2008 à Milan. a pris connaissance des thèmes et du descriptif de projet pour l Open Forum 2009 et chargé le secrétariat de la suite de la planification. L Open Forum 2009 comportera à nouveau sept tables rondes thématiques. La FEPS publiera le contenu de ses thèses à ce sujet dans une édition spéciale du Bulletin. a pris connaissance de la conception de la retraite commune du Conseil avec la Conférences des évêques suisses (CES) et chargé le secrétariat de la suite de la planification. Les 2 et 3 décembre 2008, le conseil de la FEPS et la Conférences des évêques suisses se réuniront pour parler de questions ecclésiologique fondamentales. a approuvé la clé de répartition de Pain pour le Prochain (PPP) pour les sommes collectées, à partir de Cette clé prévoit trois groupes de bénéficiaires : EPER, mission 21, DM-échange et mission les organisations de l ex «Groupe Interface» du Conseil suisse des missions protestantes, dans la mesure où elles remplissent certains critères projets de PPP concernant la politique de développement et l information. PPP tiendra le Conseil régulièrement au courant des conséquences de l utilisation de cette clé. à élu Werner Macher, de Saint Gall, comme membre de la Commission des finances pour le reste de la législature Theo Schaad, directeur du Secrétariat

28 28 PERSONNEL Personnel Bienvenue aux nouveaux arrivants Le 1 er octobre 2008, Christina Tuor- Kurth, docteur en théologie et privatdocent, a pris ses fonctions comme directrice du département Institut de Théologie et d Éthique. Elle a fait ses études de théologie à Bâle (interrompues par une année à l Université hébraïque de Jérusalem). Elle a été assistante en Nouveau Testament auprès du professeur E. Stegemann, et s est beaucoup investie dans la création de l Institut d études juives. Elle a préparé un doctorat et soutenu sa thèse à l Université de Bâle où elle est actuellement maître de conférence. Elle a en outre acquis une formation en pédagogie universitaire et a suivi les cours de l étude complémentaire «Hommes/Société/Environnement». Christina Tuor apporte à la FEPS ses connaissances spécialisées et son expérience dans la direction d un institut. Le Conseil et la direction lui souhaitent chaleureusement la bienvenue. Photos: Thomas Flügge Jonathan Bucher collaborera à mi-temps, jusqu à fin 2009, aux projets relatifs au Jubilé Calvin. Monika von Grünigen est revenue à la FEPS après un séjour à l étranger et travaille comme assistante administrative au service de la communication. Tina Aeschlimann s occupe, également pour une période déterminée et à un cinquième de temps, du site Internet calvin09 et de celui de la FEPS.

29 b ENTRETIEN 29 Il s agit de conserver le haut niveau atteint Interview avec Paul Widmer, représentant permanent de la Suisse auprès du Conseil de l Europe L hôte de l assemblée des délégués d automne explique le fonctionnement du Conseil de l Europe et ses possibilités d action concrètes, parle des grands défis qui se posent à l Europe, et évoque le rôle des Églises et le «Livre blanc sur le dialogue interculturel». Photo: medienpark / Pfander Le fait que vous soyez historien influence-t-il le regard que vous portez sur le monde? Les études d histoire sont un très bon moyen de comprendre des événements qui se déroulent dans un État. S il est vrai que l histoire ne permet jamais de déduire notre façon d agir, elle nous aide à mieux évaluer ce qui n a pas fonctionné. J aime à me rappeler ce passage de Goethe dans le «Divan occidental-oriental»: «Celui qui, de trois mille ans d évolution humaine, ne sait pas se rendre compte, qu il demeure ignorant et dans la confusion, qu il vive au jour le jour.» Votre vie a-t-elle été marquée par vos séjours dans différents pays? J aime être en différents endroits. Je me sens comme un poisson dans l eau à New York City, mais je suis aussi à l aise dans le Toggenburg rural. Un événement décisif fut ma rencontre avec ma femme lors de ma première mission diplomatique à New York. Elle est Américaine d origine chinoise, de Shanghai plus précisément. C est une triple alliance entre l Europe, l Amérique et la Chine. D une certaine manière, j ai concrétisé une ONU en miniature. Quel est selon vous le plus grand défi qui se pose à l Europe? Selon ma perspective, il s agit sans aucun doute du conflit en Géorgie. C est la première fois que deux États du Conseil de l Europe qui soit dit en passant se sont engagés à respecter les droits de l homme, la démocratie et l État de droit s affrontent dans une guerre ouverte. Il y a quelques années, tout le monde aurait dit qu une telle chose ne pourrait jamais plus se reproduire. Si l on demandait aux Européens quel est le plus gros problème à leurs yeux, ils évoqueraient probablement l intégration des musulmans dans nos sociétés occidentales. Êtes-vous du même avis? Certainement. Le premier est un problème urgent, celui-ci touche le long terme. Nous voyons dans différentes sociétés européennes l homogénéité céder la place à une grande diversité. Beaucoup de jeunes musulmans rechignent à suivre l exemple de leurs pères et à s intégrer dans la société européenne. Parce qu ils rejettent les valeurs européennes? C est plus compliqué que cela. Nous constatons que nos valeurs sont plus répandues que jamais, mais nous sommes incapables de les imposer. Elles ne pénètrent pratiquement pas en profondeur, ce qui conduit à des situations étonnantes. Par exemple, la société de l information occidentale s impose un peu partout. Dans les pays arabes, CNN est imité par Al Jazira: des nouvelles si possible toute la journée, et le plus souvent live. Mais le but est tout le contraire. Al Jazira veut briser le monopole de l information de CNN et c est pourquoi les spectateurs en sont fiers. Vu de l extérieur, Al Jazira présente un aspect tout à fait occidental, mais la position sous-jacente est anti-occidentale. En outre, la religion et la politique sont énormément liées. Beaucoup de ceux qui s indignent face à l Ouest expriment leur protestation sous une

30 30 ENTRETIEN mises en œuvre. Cela n aurait pas de sens si un tribunal prononçait un jugement et que celui-ci n était pas appliqué dans le pays en question. forme religieuse. Et souvent, cette protestation exprimée sous forme religieuse cache une protestation politique contre des problèmes qui n ont jamais été résolus, comme le conflit israélo-palestinien. Quelle importance accordez-vous au Livre blanc sur le dialogue interculturel? J y vois deux aspects. D une part, le Livre blanc représente un travail de pionnier. On a essayé d élaborer une stratégie pour le dialogue interculturel. C est une tâche d une extrême difficulté, et je considère que le fait de l avoir achevée est déjà un succès en soi. D un autre côté, lorsque vous parcourez le Livre blanc, vous vous apercevez qu il reste très général. Il faut savoir que le dialogue interculturel est toujours directement ou indirectement lié à des convictions, et la plupart du temps à des convictions religieuses. Il est extrêmement difficile de trouver une ligne uniforme avec près de cinquante États. C est pourquoi on s accorde en fin de compte sur le plus petit dénominateur commun. Pourquoi est-il si difficile de s entendre sur des formes possibles de dialogue, alors qu il n est même pas encore question de contenu? En Europe, vous trouvez toutes les formes possibles de rapports entre Église et État : depuis les États strictement laïcs jusqu à ceux qui possèdent une Église d État. Pendant longtemps, la laïcité fut la position dominante au Conseil de l Europe. Il était clair que l État n avait rien à voir avec la religion. Or le Livre blanc laisse désormais apparaître l opinion selon laquelle la religion représente un important facteur dans notre société, un facteur qui n est plus circonscrit à la sphère privée, mais s étend aussi à l espace public. Et dès lors qu il s étend à l espace public, le Conseil de l Europe doit s en préoccuper. Le Conseil de l Europe est surtout compétent pour les thèmes «moins sensibles» en Europe, comme la préservation de la démocratie, la cohabitation pacifique, les droits de l homme. Que peut-il réaliser concrètement? Il est vrai que nous ne nous occupons pas de sécurité, de défense ou de politique économique. Cependant, je ne suis pas tout à fait d accord avec votre affirmation. Nous disposons en effet de la Cour européenne des droits de l homme, dont les jugements sont contraignants. Un État qui est membre du Conseil de l Europe doit reconnaître ces jugements et modifier sa législation s il y est condamné. Ensuite, le Conseil de l Europe vérifie également que ces normes soient Comment le Conseil de l Europe est-il organisé? Le Conseil de l Europe est constitué de quatre organes. Outre la Cour européenne des droits de l homme, il comprend le Comité des ministres, qui regroupe les ministres des affaires étrangères des 47 États membres. Lorsqu ils ne sont pas à Strasbourg, ceux-ci sont représentés par des diplomates. Je représente ainsi la Suisse, et tous les autres pays possèdent un représentant. En tant que délégués des ministres, nous nous réunissons chaque semaine et examinons les problèmes sur la base des instructions de la capitale. Un représentant de la Turquie rendra compte des discussions à son gouvernement exactement comme moi en Suisse. L Assemblée parlementaire, où siègent douze représentantes et représentants de la Suisse, se réunit quatre fois par année pour faire le point sur la situation. Un parlementaire suisse, Dick Marty, y a déjà présenté plusieurs rapports qui ont beaucoup attiré l attention, comme celui consacré récemment aux comptes bancaires bloqués. Un compte rendu est paru en première page du Herald Tribune et cet article a eu une influence sur l ONU et le gouvernement américain c est important, même si ensuite ces derniers n agissent pas forcément comme on l aurait espéré. La quatrième institution est moins connue. Appelée «Congrès des pouvoirs locaux et régionaux de l Europe», elle offre à la Suisse une bonne possibilité de montrer comment la démocratie peut agir depuis la base. Par exemple, la conseillère municipale zurichoise Esther Maurer y est représentée et a récemment exposé les expériences de Zurich en matière d intégration des migrantes et des migrants. Comment voyez-vous le rôle des Églises en Europe? Le point le plus important est la disparition du rôle de pilier que l Église jouait autrefois dans la société. On a observé deux grandes tendances ces dernières années. Il s agit d une part de la différenciation accrue du paysage religieux. Auparavant, c étaient surtout des gens du Sud, catholique, qui émigraient vers le Nord, protestant. Alors qu aujourd hui, on assiste à l immigration de membres de religions très différentes. C est ainsi qu en France, la deuxième plus grande communauté religieuse n est plus celle des protestants, mais l Islam. On constate d autre part que le lien qui rattache les personnes à l Église faiblit.

31 ENTRETIEN Les représentants des Églises au niveau européen ont l impression qu avec le temps ces dernières sont de plus en plus prises en considération. Je suis tout à fait d accord avec vous. En tant que grandeur politique, l Église est beaucoup plus reconnue aujourd hui que par le passé. Même un laïc endurci est forcé de reconnaître que pour résoudre certains problèmes de société, l Église est un partenaire incontournable de la société civile. C est pourquoi la religion, et surtout les représentants religieux, jouent aujourd hui un rôle bien plus important qu il y a une vingtaine d années, lorsqu on disait que l Église était une affaire privée. Un autre problème souvent évoqué est la difficulté pour les citoyennes et les citoyens de s identifier à l Europe. Est-il important qu une identité européenne voie le jour? Je trouve qu il est important que les citoyennes et les citoyens s identifient à l Europe. Mais l Europe a toujours été d une grande diversité. Au Conseil de l Europe, nous devons aspirer à être une communauté de valeurs. Avec les normes européennes fondées sur la démocratie, les droits de l homme et l État de droit, nous avons créé un modèle dont nous pouvons être fiers. Je ne pense pas que les États nationaux vont se dissoudre à cause de cela. La légitimité, donc la volonté d adhérer à un projet, vient toujours des États nationaux. Et cette légitimité doit toujours émaner de la base, elle ne saurait être imposée depuis le haut. Mais je crois néanmoins que nous sommes capables de renforcer le sentiment d appartenance en Europe. A-t-on des idées sur la façon d y parvenir? Les contacts créent un sentiment de communauté. Plus nous multiplierons les contacts personnels, et plus cette identification commune deviendra tangible. Par exemple par l ouverture du marché du travail? Certainement. Un Polonais qui vient en Suisse attachera moins d importance à devenir citoyen helvétique que s il venait de Bosnie-Herzégovine. Pourquoi? Parce qu il est citoyen polonais et donc de l UE cela donne de toutes autres perspectives. Comment voyez-vous l évolution future de l Europe? Je ne pense pas qu on évolue vers un épanouissement encore plus grand. Il existe toujours et partout un risque de retour en arrière. A l avenir, l Europe devra veiller à conserver le haut niveau que nous avons atteint en termes de philosophie d État, mais aussi sur le plan économique. Propos recueillis par Monica Jeggli. Une carrière d ambassadeur Paul Widmer est né en 1949 à Wattwil (Saint-Gall). Après des études d histoire et de philosophie et l obtention d un doctorat, il commence en 1977 une carrière diplomatique. Il a travaillé à Berne ainsi qu à New York, où il a rencontré sa femme. En 1979, il est affecté à la Division politique I à Berne. Il devient père en De 1983 à 1984, il séjourne à nouveau à New York, où il suit une formation continue auprès de l «Institute for East-Western-Studies». Il fait ensuite des étapes à Varsovie et à Washington. Entre 1989 et 1992, il a été chef du Service CSCE à Berne. De 1992 à 1999, il a dirigé le Bureau de Berlin de notre ambassade en République fédérale (à cette époque, l ambassade se trouvait encore à Bonn). De 1999 à 2003, il a été ambassadeur de Suisse en Croatie, et de 2003 à 2007 en Jordanie. Depuis décembre 2007, Ambassadeur Paul Widmer est le représentant permanent de la Suisse auprès du Conseil de l Europe. Il a écrit plusieurs ouvrages: «Die Schweizer Gesandtschaft in Berlin» (1997), «Schweizer Aussenpolitik und Diplomatie» (2003), «Kroatien im Umbruch» (2004), et «Die Schweiz als Sonderfall Grundlagen Geschichte Gestaltung» (2007).

32 «Eurofood» Même si, dans notre esprit, une Europe unie et culturellement mixte reste une construction abstraite, il y a longtemps que l interculturel est dans nos assiettes.

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