Documents de travail/arbejdspapirer. N o III MAI Les polyphonistes scandinaves. De skandinaviske polyfonister. Samfundslitteratur Roskilde

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1 Polyphonie linguistique et littéraire Lingvistisk og litterær polyfoni Documents de travail/arbejdspapirer N o III MAI 2001 Les polyphonistes scandinaves De skandinaviske polyfonister Samfundslitteratur Roskilde

2 Les auteurs/ forfatterne ISSN Rédaction : Michel Olsen Michel@ruc.dk Le projet est financé par/projektet er financeret af: NosH. (Joint Committee of the Nordic Research Councils for the Humanities). NosH: De skandinaviske polyfonister er en interskandinavisk arbejdsgruppe der, inspireret af forskere som Michail Bachtin og Oswald Ducrot forsøger at samarbejde litterær og lingvistisk polyfoni. Deltagerne er alle romanister med speciale i lingvistik eller litteratur. Vor publikation vil udkomme når vi har materiale til den. Bidragene vil være på de skandinaviske sprog, fransk og engelsk. Nærmere om vore aktiviteter kan findes på: Inspirés par, entre autres, Mikhail Backtine et Oswald Ducrot, les polyphonistes scandinaves ont constitué un groupe interscandinave qui se propose d étudier la polyphonie d un point de vue littéraire et linguistique. Les participants sont des romanistes, linguistes ou littéraires. Ces cahiers paraîtront de façon irrégulière. Les contributions seront en langues scandinaves, en français ou en anglais. Vous pouvez vous tenir au courant de nos activités sur :

3 Membres du groupe Kjersti Fløttum Université de Bergen, Département des Études Romanes Helge Vidar Holm Université de Bergen, Département des Études Romanes Kathrine Sørensen Ravn Jørgensen École des Hautes Études Commerciales de Copenhague Coco Norén Université d Uppsala, Département des Ètudes romanes Coco.Noren@romanska.uu.se Henning Nølke (directeur du projet) Université d Aarhus, Département des Ètudes romanes romhn@mail.hum.au.dk Michel Olsen Université de Roskilde, Département des Ètudes romanes michel@ruc.dk Päivi Sihvonen Université de Helsinki, Département des langues romanes paivi.sihvonen@helsinki.fi Secrétaire : Anne Thorø Nielsen Université d Aarhus, Département des Ètudes romanes romatn@stud.hum.au.dk

4 Ce numéro contient les «retombées» de notre séminaire d Uppsala, octobre 2000 plus quelques autres contributions. Dette nummer indeholder opfølgningen af vort seminar i Uppsala, oktober 2000, samt nogle andre bidrag. ***** Eddy Roulet : L Organisation polyphonique d une conversation et d une sous-conversation de Nathalie Sarraute... 1 Oswald Ducrot : Quelques raisons de distinguer «locuteurs» et «énonciateurs» Henning Nølke : La ScaPoLine 2001 : Version révisée de la théorie Scandinave de la Polyphonie Linguistique Kjersti Fløttum : Les liens énonciatifs : tentative d une nouvelle typologie Michel Olsen : Monophonie Helge Vidar Holm : Kulturelt hegemoni? Sartre om jødespørsmålet En commission chez/i kommission hos: Samfundslitteratur PB 260, DK 4000 Roskilde bj@sl.cbs.dk Pris på dette nummer: 90 dak. Prix de ce numéro 90 couronnes danoises. rédacteur : Michel Olsen. Michel@ruc.dk

5 Eddy Roulet Université de Genève L organisation polyphonique d une conversation et d une sous-conversation de Nathalie Sarraute 1 Le groupe de recherche des polyphonistes scandinaves présente le grand intérêt de réunir des spécialistes de la linguistique et de la littérature. La collaboration entre les uns et les autres bute cependant, comme ils le relèvent eux-mêmes, sur un obstacle important, puisque les approches linguistiques sont centrées sur la phrase, ou l énoncé, alors que les approches littéraires sont centrées sur le texte. Les linguistes du groupe font l hypothèse, dans le no 2 de Polyphonie linguistique et littéraire, que les modèles linguistiques comme ceux de Ducrot ou de Nølke, dans la mesure où ils prennent en compte les enchaînements possibles entre énoncés, doivent permettre de remonter de la phrase ou de l énoncé au texte, selon une méthodologie ascendante. Si une telle approche peut sans doute aboutir à une première description de la polyphonie d un texte, je doute que cela soit suffisant. Bakhtine (1977, 137) affirmait nettement que l analyse du discours devait adopter une méthodologie descendante, des formes et types d interactions verbales aux actes de parole et aux formes de la langue. L expérience montre que les deux méthodologies n aboutissent pas aux mêmes unités, ni aux mêmes descriptions (cf. Roulet à paraître), mais on peut faire l hypothèse, surtout si on travaille dans une perspective modulaire, qu elles se complètent. Complémentaire de celle de Ducrot (1984), centrée sur l analyse de la structure polyphonique de l énoncé, notre approche vise la des- 1 Version revue de l article paru dans le dernier numéro de Polyphonie linguistique et littéraire, et tenant compte des discussions du colloque des polyphonistes scandinaves à l Université d Uppsala en octobre 2000.

6 2 Eddy Roulet cription de l organisation polyphonique du discours. Elle considère que la notion de polyphonie est complexe et qu elle est fondée sur le couplage d informations de natures diverses : linguistique, référentielle, interactionnelle, hiérarchique, relationnelle et topicale. On trouvera une présentation de cette approche, appliquée à différents types de discours : dialogue de film, lettre, dialogues romanesques dans Roulet (1999, chap. 6, 9 et 10) et dans Roulet, Filliettaz & Grobet (à paraître, chap. 10). Répondant à l invitation des polyphonistes scandinaves, je me propose d analyser l organisation énonciative et l organisation polyphonique d un extrait de Le Planétarium, de N. Sarraute. Comme il s agit d un texte littéraire, il m a paru intéressant de mettre en regard la description que je propose avec une analyse littéraire récente de la polyphonie des romans de Sarraute (Adert 1996) 2. Par ailleurs, je comparerai l organisation polyphonique du texte de Sarraute avec celles de dialogues romanesques de Proust (Sodome et Gomorrhe, voir le chap. 10 de Roulet, Filliettaz & Grobet à paraître) et d Aragon (Blanche ou l oubli, voir le chapitre 10 de Roulet 1999). Le choix de ce texte de Sarraute est intéressant, du point de vue de l organisation polyphonique, car, comme le note Adert, «Avec Le Planétarium [ ], d une part, la problématique du lieu commun est exclusivement verbale; en effet, réduite à l essentiel, la relation intersubjective est constituée des mots du dialogue et des mouvements infra-verbaux qui les accompagnent secrètement. Aussi le texte sarrautien devient-il le pur et simple lieu d affrontement entre une conversation et une sous-conversation [ ]. D autre part, nous assistons à une totale disparition du narrateur [ ]. Un nouveau récit 2 Je précise tout de suite, pour éviter les reproches applicationistes formulés en particulier par Adert (1996), que même s il peut arriver, pour les besoins d un ouvrage, qu on utilise un texte littéraire afin d illustrer l approche modulaire du discours, celle-ci vise d abord à fournir un instrument heuristique propre à approfondir la compréhension de l organisation et à enrichir l interprétation des discours, entre autres des textes littéraires (cf. Roulet 1999, 18-25). Quant à l affirmation selon laquelle l analyste du discours ne ferait que redire ce que le critique sait déjà, on pourra en évaluer la pertinence en consultant les analyses de l incipit de Le Libera de Pinget produites par douze équipes de chercheurs en analyse du discours et réunies dans Roulet & Burger (à paraître).

7 L organisation polyphonique... de Nathalie Sarraute 3 de paroles s invente, dans lequel la narration équivaut strictement à la relation intersubjective telle qu elle est éprouvée par les protagonistes. Corrélativement, les personnages se réduisent à des pronoms et sont réduits au statut de voix» (1996, 198). Comme l extrait analysé ici se trouve dans la 2 ème partie du texte de Sarraute (pp de l édition Folio), il faut commencer par donner brièvement le contexte nécessaire à sa compréhension. La situation, au début du chapitre d où est extrait le fragment, est la suivante. Germaine Lemaire, femme de lettres réputée, vient de se faire traiter de Mme Tussaud par l Echo littéraire. Elle en est toute déprimée lorsque sonnent à sa porte trois des jeunes admirateurs et admiratrices dont elle aime à s entourer. L un d entre eux en vient à leur raconter une rencontre amusante avec un admirateur plus lointain, Alain (le personnage principal du roman, un jeune marié qui peine à achever sa thèse); c est alors que Germaine Lemaire leur propose d aller passer la soirée chez lui, pour se changer les idées (et peut-être réaffirmer sa place au dépens de cet admirateur maladroit). Alain est tout à la fois flatté à l idée d être ainsi reconnu, admis dans le cercle et terrorisé à l idée qu il n est qu une proie facile, d autant qu il n a pas eu le temps de se préparer. Le passage suivant, qui précède immédiatement le dialogue, indique bien la manière dont il perçoit cette visite : [ ] ils sont comme des chiens qui flairent dans tous les coins pour dénicher la proie qu ils emporteront entre leurs dents et que tout à l heure, dès qu ils seront sortis d ici, ils déposeront, toute tiède et palpitante, aux pieds de leur maîtresse [ ]. Selon le principe adopté par NS pour l ensemble du roman, c est un des personnages qui joue le rôle de narrateur de ce chapitre, en l occurrence Alain, qui raconte la visite. Voici l extrait qui constitue l objet de l analyse : Elle pose la main sur le bureau «C est là-dessus que vous travaillez? - Oui, c est là, presque toujours. - Ah, vous préférez ça, avoir le dos à la fenêtre, vous asseoir face au mur?» Elle le regarde avec attention et cela le flatte, elle doit le sentir, elle fait exprès de le regarder avec cet air attentif, plein de considération, elle n aime pas faire les choses à moitié : quand on les fait, n est-ce pas? il faut les faire bien c est si délicieux de pouvoir ainsi faire irruption dans

8 4 Eddy Roulet une de ces petites existences confinées et les bouleverser, les transformer d un seul coup pour très longtemps Il voudrait se détourner, se renfrogner, mais les mots qu elle vient de prononcer, le son de ces mots - comme le fameux tintement de la clochette qui faisait saliver les chiens de Pavlov - fait luire ses yeux, étire ses lèvres en un sourire flatté, il ouvre la bouche, il hésite une seconde «Oui, j aime mieux ça, travailler le nez au mur, c est plus» Il a tout à coup la sensation de marcher sur quelque chose qui se balance sous ses pieds, c est comme une passerelle étroite jetée au-dessus d un torrent impétueux et sur laquelle, tandis que tous, massés sur l autre rive, se taisent et le regardent, il avance. Un faux mouvement et il va tomber. Il tâte du pied devant lui avec précaution «Oui, le dos à la fenêtre - c est plus commode» Bien. C était juste le bon mouvement. «Commode» était bien choisi : modeste à point, un peu négligent Vraiment, il s en tire bien. Tous reprennent confiance «C est plus commode pour se concentrer» Attention, là, casse-cou, le mouvement trop fort, trop brusque, maladroit, le fait peser un peu trop, basculer un peu d un côté. tous l observent amusés, il essaie d avancer encore d un pas, mais il oscille, il va tomber tant pis, qu ils se moquent de lui, qu ils rient, mais il n y a pas moyen de faire autrement «Moi, vous savez il se baisse, se plie il m est très difficile, moi, vous savez, de me concentrer il s agenouille Tout détourne mon attention, un rien suffit Je ne sais pas si vous aussi Mais moi» vers eux, plus près, qu ils l aident, à quatre pattes, si pitoyable, il rampe Elle incline la tête, elle lui sourit «Oui, moi aussi, j étais comme vous : un mur nu devant moi - c était tout.» Ils l observent tandis qu elle l aide à atterrir près d eux sur l autre rive, à se relever, tandis qu apaisé d un coup, rassuré, il se redresse, la regarde tout heureux «Ah, vous aussi, il vous fallait ça?». Analyser l organisation polyphonique d un discours, c est, dans un premier temps, distinguer les segments de discours produits et représentés 3 à différents niveaux d emboîtement, ce que nous appelons dans Roulet (1999) et Roulet, Filliettaz & Grobet (à paraître) l organisation énonciative, puis, dans un second temps, mettre en relation cette organisation énonciative avec d autres dimensions ou formes d organisation pour analyser la place et la fonction des discours représentés dans le discours. 3 J utilise, en suivant l usage de Fairclough (1988), le terme de discours représenté, plutôt que les termes usuels de discours rapporté ou de reprise, puisque le discours en question n a pas nécessairement été énoncé antérieurement (il peut s agir d une anticipation du discours d autrui) et qu il n est pas nécessairement formulé (il peut être seulement désigné ou implicité).

9 L organisation polyphonique... de Nathalie Sarraute 5 Mais avant, il faut caractériser brièvement l organisation compositionnelle et le cadre interactionnel de ce fragment. Du point de vue de l organisation compositionnelle, ce dialogue romanesque est fondamentalement une séquence narrative, caractérisée par une succession d actes verbaux et non verbaux des personnages : poser la main sur le bureau, poser une question, répondre, relancer la question, regarder avec attention, etc., et de commentaires du narrateur. Je reviendrai plus loin sur les relations entre ces éléments de la narration. Quant au cadre interactionnel 4, il décrit les différents niveaux d interaction du discours analysé et leurs propriétés matérielles. On peut le schématiser ainsi : NS auteur Alain narrateur Alain interlocuteur co-présence spat-temp. réciprocité co-présence spat-temp. non réciprocité Germaine interlocutrice admirateur auditeurs décalage spatio-temporel non réciprocité décalage spatio-temporel non réciprocité x destinataire public lecteurs L auteure, Nathalie Sarraute, produit un texte, destiné à un public de lecteurs, dans lequel, pour ce chapitre, Alain assume le rôle du narrateur. Il raconte une conversation entre lui-même et Germaine, qui se déroule en présence de trois jeunes gens. A chacun de ces niveaux d emboîtement peuvent apparaître des discours représentés. Le texte de Sarraute est donc polyphonique à plusieurs niveaux : tout d abord, dans la mesure où l auteure repré- 4 Voir, pour cette notion, Roulet (1999, chap. 3, 7, 10).

10 6 Eddy Roulet sente dans chaque chapitre le discours d un personnage-narrateur différent; ensuite, dans la mesure où ce personnage-narrateur représente dans son discours des dialogues entre les personnages; enfin, dans la mesure où chacun des personnages, dans son discours, peut représenter les discours de son interlocuteur ou d autres personnes. Passons maintenant à la description de l organisation énonciative, qui vise à distinguer les séquences de discours produits et représentés à différents niveaux d emboîtement. Je distingue les discours représentés formulés, qui sont indiqués entre crochets droits, des discours représentés désignés, qui sont indiqués par des crochets droits vides, et des discours représentés implicités (appelés par un connecteur en tête de réplique; ce fragment, à la différence du dialogue extrait de Sodome et Gomorrhe, ne comporte pas de discours représenté implicité); les crochets sont précédés de l indication de la source de la voix (NS pour l auteur, AN pour Alain comme narrateur, AP pour Alain comme personnage du dialogue, GL, pour Germaine Lemaire); les éventuelles marques de discours représenté sont en italiques. J ajoute que ce texte met bien en évidence la nécessité, négligée dans les publications susmentionnées, de distinguer les représentations du discours proféré des représentations du discours intérieur. Quand AN représente le discours de GL en énonçant quand on les fait, n est-ce pas? Il faut les faire bien..., nous inférons de la situation qu il ne peut s agir que d un discours intérieur de GL; et, plus loin, quand AN énonce : il a tout à coup la sensation de marcher sur quelque chose qui se balance sous ses pieds, etc., nous inférons de la situation qu il ne narre pas ce que fait AP, mais qu il représente le discours intérieur que celui-ci se tient. Pour distinguer les représentations du discours proféré des représentations du discours intérieur, je mets dans ce dernier cas les crochets droits et l indication de la source en italiques : NS [AN [Elle pose la main sur le bureau GL [«C est là-dessus que vous travaillez?] AP[- Oui, c est là, presque toujours.] GL[ - Ah, vous préférez ça, avoir le dos à la fenêtre, vous asseoir face au mur?»] Elle le regarde avec attention et cela le flatte, elle doit le sentir, elle fait exprès de le regarder avec cet air attentif, plein de considération, elle n aime pas faire les choses à moitié :

11 L organisation polyphonique... de Nathalie Sarraute 7 GL [quand on les fait, n est-ce pas? Il faut les faire bien c est si délicieux de pouvoir ainsi faire irruption dans une de ces petites existences confinées et les bouleverser, les transformer d un seul coup pour très longtemps ] Il voudrait se détourner, se renfrogner, mais les mots qu elle vient de prononcer GL [ ], le son de ces mots - comme le fameux tintement de la clochette qui faisait saliver les chiens de Pavlov - fait luire ses yeux, étire ses lèvres en un sourire flatté, il ouvre la bouche, il hésite une seconde AP [ «Oui, j aime mieux ça, travailler le nez au mur, c est plus»] AP [Il a tout à coup la sensation de marcher sur quelque chose qui se balance sous ses pieds, c est comme une passerelle étroite jetée au-dessus d un torrent impétueux et sur laquelle, tandis que tous, massés sur l autre rive, se taisent et le regardent, il avance. Un faux mouvement et il va tomber. Il tâte du pied devant lui avec précaution ] AP [«Oui, GL [le dos à la fenêtre] - c est plus commode»] AP [Bien. C était juste le bon mouvement. AP [Commode] était bien choisi : modeste à point, un peu négligent Vraiment, il s en tire bien.] Tous reprennent confiance AP [«C est plus commode pour se concentrer»] AP [Attention, là, casse-cou, le mouvement trop fort, trop brusque, maladroit, le fait peser un peu trop, basculer un peu d un côté. Tous l observent amusés, il essaie d avancer encore d un pas, mais il oscille, il va tomber tant pis, qu ils se moquent de lui, qu ils rient, mais il n y a pas moyen de faire autrement ] AP [«Moi, vous savez ] AP [il se baisse, se plie ] AP[ il m est très difficile, moi, vous savez, de me concentrer ] AP [il s agenouille ] AP[ Tout détourne mon attention, un rien suffit Je ne sais pas si vous aussi Mais moi»] AP [vers eux, plus près, qu ils l aident, à quatre pattes, si pitoyable, il rampe ] Elle incline la tête, elle lui sourit GL [«Oui, moi aussi, j étais comme vous : un mur nu devant moi - c était tout.»] Ils l observent tandis qu elle l aide à atterrir près d eux sur l autre rive, à se relever, tandis qu apaisé d un coup, rassuré, il se redresse, la regarde tout heureux AP [«Ah, vous aussi, il vous fallait ça?» ]]]. L analyse proposée est discutable, car, sauf pour le discours représenté désigné, elle ne repose pas sur la présence de marques linguistiques, comme je l ai déjà indiqué à propos de la distinction entre les représentations des discours proférés et des discours intérieurs. Le narrateur ne dit pas : Elle pose la main sur mon bureau Elle me regarde avec attention et cela me flatte, elle doit le sentir, elle fait exprès de me regarder avec cet air attentif, plein de considération, elle n aime pas faire les choses à moitié, ce qui renverrait clairement à AP. Au contraire, on peut même observer la présence d expressions qu on imaginerait mal dans la bouche du personnage et qui ne peuvent venir que d un observateur extérieur au dialogue : il voudrait se renfrogner (je voudrais me renfrogner?), le fameux

12 8 Eddy Roulet tintement fait luire ses yeux, étire ses lèvres en un sourire flatté (le fameux tintement fait luire mes yeux? étire mes lèvres en un sourire flatté?). De fait, le seul argument, fort, à l appui de l interprétation proposée, c est le parallélisme déjà noté avec la construction des autres chapitres, qui sont toujours pris en charge par un narrateur-personnage. Mais que faire alors des expressions qu on imagine difficilement dans la bouche du personnage d Alain? Il faut postuler un dédoublement d Alain, qui occupe simultanément, pour prendre une comparaison empruntée à l auteur de Conversation et sous-conversation, la place d un des joueurs de tennis et la chaise de l arbitre et peut, en tant qu arbitre (ou ici narrateur) décrire des choses que le joueur (ou ici le personnage) ne peut voir. C est une figure bien connue de la narration sarrautienne, qui est relevée par Adert (1996, 183) : «Tel qu il apparaît dans la lumière de la représentation, le personnage est donc un double, double tout à la fois aliénant et aliéné comme le marque l usage du pronom de troisième personne qui décrit le narrateur sous les traits d un automate méconnaissable à ses propres yeux». Si on compare le texte de Sarraute avec les débuts des textes d Aragon et de Proust déjà mentionnés, on constate, dans le premier, que le personnage de Philippe (P), est présenté à la 3 ème personne, mais qu il est bien distinct du narrateur (N) : N[Le 25, de ce côté-ci du chapelet, Philippe est hors de lui, voilà trois, quatre jours qu il dit à Marie-Noire, P[c est dans quatre jours,] P[dans trois jours,] P[après-demain,] P[demain...] et le jeudi vingt-cinq novembre, elle avait oublié, P[plus on lui répète les choses, et mieux elle oublie]. M[Justement ce soir-là, elle était prise], alors que, dans le second, le personnage-narrateur s exprime à la 1 ère personne : N [J avais mal compris dans mon premier séjour à Balbec (...) le caractère d Albertine. J avais cru que c était frivolité mais ne savais si toutes nos supplications N +X [ ] ne réussiraient pas à la retenir et lui faire manquer une garden-party, une promenade à ânes, un pique-nique. Dans mon second séjour à Balbec, je soupçonnai que cette frivolité n était qu une apparence, la garden- -party qu un paravent, sinon une invention.]

13 L organisation polyphonique... de Nathalie Sarraute 9 Il est parfois intéressant d extraire le dialogue représenté direct de la narration pour en analyser l organisation énonciative, car celle-ci reflète directement le mode d interaction entre les personnages, comme le montrent les deux fragments suivants des extraits de Sodome et Gomorrhe et Blanche ou l oubli déjà mentionnés. Tant dans le dialogue représenté entre Albertine (A) et le personnage du narrateur (N ), dans le premier, que dans le dialogue représenté entre Philippe et Marie-Noire (M) dans le second, - N [A[ ] «Mais on peut bien manquer une visite».] -A[«Non, ma tante m a appris qu il fallait être polie avant tout»]. -N [A[]«Mais je vous ai vue si souvent être impolie»] -A[«Là ce n est pas la même chose, cette dame m en voudrait et me ferait des histoires avec ma tante. Je ne suis déjà pas si bien avec elle. Elle tient à ce que je sois allée une fois la voir.»] N [A[]«Mais puisqu A[elle reçoit tous les jours.»]]. M[Justement ce soir-là, elle était prise] - P[M[ ] mais je t avais dit P[ ]] - M[P[tu m avais dit P[ ]], mais j ai oublié] -P[voilà quinze jours que j ai les places] - M[bon, tu me disais P[dans dix jours], P[dans quatre jours] ou P[jeudi], je ne savais pas que c était le 25 moi, et si je savais que c était le 25, en tout cas, je ne savais pas que P[demain], P[après-demain], c était le 25, et l autre semaine Agnès m avait dit A[tu es libre jeudi de l autre semaine], tu comprends?] on observe des constructions complexes, à plusieurs degrés d emboîtement énonciatifs, avec plusieurs connecteurs et de nombreuses reprises diaphoniques des paroles de l autre, en particulier sous la forme de discours représentés implicités. Dans les deux cas, l analyse du dialogue représenté permet à elle seule (les commentaires du narrateur sont d ailleurs assez rares) d enrichir considérablement l interprétation de l interaction entre les personnages (voir le chapitre 10 de Roulet 1999 et le chapitre 10 de Roulet, Filliettaz & Grobet à paraître). En comparaison, le dialogue représenté entre AP et GL présente une construction énonciative très simple : - GL [C est là-dessus que vous travaillez?] - AP [Oui, c est là, presque toujours.]

14 10 Eddy Roulet - GL [Ah, vous préférez ça, avoir le dos à la fenêtre, vous asseoir face au mur?] - AP [Oui, j aime mieux ça, travailler le nez au mur, c est plus Oui, GL[le dos à la fenêtre] - c est plus commode C est plus commode pour se concentrer Moi, vous savez il m est très difficile, moi, vous savez, de me concentrer Tout détourne mon attention, un rien suffit Je ne sais pas si vous aussi Mais moi ] - GL [Oui, moi aussi, j étais comme vous : un mur nu devant moi - c était tout ] - AP [Ah, vous aussi, il vous fallait ça?] On n y trouve en effet qu un connecteur, qu un emboîtement et qu un court segment de discours représenté diaphonique. C est que les dialogues de Sarraute sont délibérément dominés par les lieux communs et que, de l aveu même de l auteure, ils ne présentent que peu d intérêt au regard des sous-conversations, comme elle dit, qui les accompagnent. Comme le note Adert (1996, 206) : «Sur ce point [la conversation conçue comme l espace même du lieu commun], l œuvre de Sarraute reprend les choses où Flaubert les a laissées : la conversation est vide, la sous-conversation est pleine» (c est moi qui souligne). Aussi ne faut-il pas s étonner que l extraction du dialogue entre Alain et Germaine de la narration et la description de son organisation énonciative ne présentent qu un intérêt limité. Avant d aborder l analyse de la sous-conversation, il vaut la peine de s arrêter un moment à la construction de l échange représenté, en le replaçant dans son cadre actionnel, qui le situe à l intersection des objectifs des interactants 5 : on se rappellera que cette visite est pour GL une occasion de réaffirmer sa place, après les attaques de L écho littéraire, en soumettant un de ces admirateurs, devant les autres, à une sorte d examen, voire de rite de passage; pour AP, c est, comme tout examen, tout rite de passage, la chance d être accepté, reconnu, mais aussi le risque d être rejeté, exclu. 5 Voir pour cette notion Roulet (1999, chap. 3) et Roulet, Filliettaz & Grobet (à paraître, chap. 4).

15 L organisation polyphonique... de Nathalie Sarraute 11 Comme pour tout échange, il faut reconstituer la négociation entre les interactants dont il constitue le produit émergent 6. L échange commence par une question et une réponse si banales qu on peut se demander quels sont l objet et l enjeu de la négociation : simple entrée en matière ou visée plus profonde. C est manifestement le second cas de figure pour GL, qui montre qu elle ne se satisfait pas de la réponse de AP en relançant sa question d une manière un peu provocante (si on se réfère à l emploi de ça), qui appelle une explication. Cette relance déconcerte AP, qui, sur la défensive et craignant le piège, comme je l ai signalé dans la présentation de la scène, peine à formuler une explication, ainsi qu en témoignent la douzaine d interruptions, de pauses et de reformulations qui émaillent une réponse de quatre lignes. On notera aussi la manière dont, après un premier blocage : c est plus, AP s appuie sur une reprise diaphonique du discours de son interlocutrice, sous la forme d un discours représenté formulé : le dos à la fenêtre, comme un point d appui pour reformuler sa réaction. Enfin, on relèvera que celle-ci se clôt par une interpellation. Je ne sais pas si vous aussi, qui résonne comme un appel à la solidarité, voire à la reconnaissance. C est alors que GL, de manière inattendue, répond à cet appel et ratifie l explication de AP, en manifestant même une certaine connivence avec son interlocuteur, qui rassure celui-ci (voir les jeux sur le aussi). On pourrait s amuser à décrire la structure hiérarchique et l organisation relationnelle, complexes, de la longue réponse de AP mais, en l absence de marques instructionnelles, à l exception des multiples «trois points», qui témoignent au mieux de la difficulté du dire, ce n est qu une coquille vide. Le dialogue représenté est si pauvre au niveau des marques linguistiques qui peuvent en orienter l interprétation, à la différence des dialogues de Proust et d Aragon déjà mentionnés, qu il ne se suffit pas à lui-même et que, pour aller plus loin dans l analyse de son organisation et dans son interprétation, il faut donc recourir aux in- 6 Voir Roulet (1999, chap. 3) et Roulet, Filliettaz & Grobet (à paraître, chap. 3).

16 12 Eddy Roulet dications données par ce que Sarraute appelle (un peu maladroitement, car il ne s agit pas d une conversation de rang différent, mais d une narration qui donne le contexte, au sens large, de la conversation) la sous-conversation. Comme le relève Adert, «Sur le plan formel, la narration sous-conversationnelle se présente proprement comme une digression ou une amplification [ ]. Sur le plan de sa valeur, [ ] la sous-conversation joue le rôle d une traduction : elle translate dans un autre registre de langue, à travers des schèmes comparatifs et métaphoriques qu il faut décrire, certains mots nodaux de la conversation et leur retentissement chez les personnages» (1996, 217). Il faut donc analyser l organisation compositionnelle et l organisation polyphonique de l ensemble du fragment afin, d une part, de déterminer la place et la fonction des constituants de la conversation et de la sous-conversation dans la narration et, d autre part, de décrire la place et la fonction des discours représentés. Pour l organisation compositionnelle, on observe que la séquence narrative est formée de la séquence des actes verbaux et des activités des personnages, comme le montre le fragment initial : Elle pose la main sur le bureau «C est là-dessus que vous travaillez? - Oui, c est là, presque toujours. - Ah, vous préférez ça, avoir le dos à la fenêtre, vous asseoir face au mur?». Elle le regarde avec attention et cela le flatte, Comme dans toute séquence narrative, les actes verbaux et les activités qui constituent le premier niveau de la narration sont parfois entrecoupés de commentaires du narrateur, qui ont un statut subordonné, comme le fragment qui suit immédiatement : elle doit le sentir, elle fait exprès de le regarder avec cet air attentif, plein de considération, elle n aime pas faire les choses à moitié : Vient ensuite une représentation par AN du discours intérieur de GL, dont le statut est difficile à définir : GL [quand on les fait, n est-ce pas? Il faut les faire bien c est si délicieux de pouvoir ainsi faire irruption dans une de ces petites existences confinées et les bouleverser, les transformer d un seul coup pour très longtemps ] S agit-il de la suite du commentaire de AN, sous une forme nouvelle intégrant le discours intérieur de GL, ou d un acte de «se dire» (elle se dit à ce mo-

17 L organisation polyphonique... de Nathalie Sarraute 13 ment-là), qui appartient au premier niveau des événements de la séquence narrative? On peut se poser la même question à propos des commentaires de AN qui représentent le discours intérieur de AP, à partir de AP [Il a tout à coup la sensation de marcher sur quelque chose... ] jusqu à AP [vers eux, plus près, qu ils l aident, à quatre pattes, si pitoyable, il rampe...]. Quelle que soit la manière dont on interprète ceux-ci, on ne peut manquer d être frappé par le fait que la sous-conversation est constituée principalement de discours intérieurs représentés. Par ailleurs, on notera, confirmant l observation précédente d Adert, que le discours intérieur représenté d AP est construit tout entier sur une métaphore, ici celle de la passerelle instable permettant de passer à l autre rive (où sont les autres) au-dessus d un torrent impétueux; cette métaphore du rite de passage est déclenchée par la suspension du c est plus, et elle explique cette dernière par la difficulté qu éprouve AP à trouver les mots qui lui permettraient de s intégrer dans le groupe. Mais, ce qui frappe surtout, dans la sous-conversation, et principalement dans les représentations des discours intérieurs de GL et de AP, c est la forte présence de lexèmes axiologiques méliorants (surtout au début et à la fin : flatter, attentif, plein de considération, si délicieux, juste le bon mouvement, bien choisi, modeste à point, il s en tire bien, apaisé, rassuré, tout heureux) et péjorants (surtout dans la partie centrale : petites existences confinées, bouleverser, se renfrogner, casse-cou, trop fort, trop brusque, maladroit, peser, basculer un peu trop, si pitoyable), qui donnent au dialogue une profondeur, pour reprendre le terme de Adert 7, une intensité, une tension peu perceptibles dans les paroles de la conversation. On constate ainsi que la sous-conversation, en particulier dans les commentaires de AN qui représentent les discours intérieurs des personnages, enrichit les données nécessaires à l interprétation d une conversation qui pouvait paraître bien banale. Elle fait apparaître des données fondamentales dans l univers de Sarraute, comme les enjeux identitaires ou communautaires 8, ici l appartenance au cercle de GL (Il a tout à coup l impression de marcher sur quelque chose qui se balance sous ses pieds, c est comme une passerelle étroite jetée au-dessus d un 7 Lorsqu il écrit, à propos d un autre texte de Sarraute : «[ ], la sous-conversation sépare ici deux répliques du même personnage et sert à caractériser en profondeur sa prise de parole" (1996, 205). 8 Voir les commentaires d Adert (1996, ), qui écrit en particulier : «On pourrait multiplier à l infini les exemples qui montrent que l identification est l un des deux grands ressorts de la conversation sarrautienne [il insiste sur le rôle de aussi]. L autre grand ressort est l exclusion, qui se présente comme le pendant de l identification" ( ).

18 14 Eddy Roulet torrent impétueux [ ] tandis que tous, massés sur l autre rive, se taisent [ ]; «Commode» était bien choisi : modeste à point, un peu négligent ; Vraiment, il s en tire bien; atterrir près d eux sur l autre rive), les rapports de places entre les interlocuteurs 9 (avec le passage de il se baisse, il se plie, il s agenouille, à quatre pattes, si pitoyable, il rampe à elle l aide à se relever, il se redresse) et, surtout, le regard de l interlocutrice (elle le regarde avec attention et cela le flatte, elle fait exprès de le regarder avec cet air attentif, plein de considération; faire irruption dans une de ces petites existences confinées) et celui des autres (tous, massés sur l autre rive, se taisent et le regardent; tous l observent, amusés; tant pis, qu ils se moquent de lui, qu ils rient, ils l observent). Sur ce dernier point, Adert écrit ce qui suit : «Ce que montre la narration sous-conversationnelle - et elle le montre nécessairement en le reproduisant, puisqu il n existe pas ici de métadiscours ni de surplomb narratif -, c est que le sujet parlant n a jamais affaire dans la conversation qu à une image de l autre et qu il se définit lui-même comme l image que l autre se fait de lui. [ ] Une telle spécularité peut se redoubler, car chacun est susceptible d intégrer dans son rapport à l autre l image que l autre se fait de lui» (Adert 1996, 214). On observe ces jeux de reflets dans l organisation polyphonique de la sous-conversation. Si on reprend le passage qui suit les trois premières répliques de la conversation : AN [Elle le regarde avec attention et cela le flatte, elle doit le sentir, elle fait exprès de le regarder avec cet air attentif, plein de considération, elle n aime pas faire les choses à moitié : GL [quand on les fait, n est-ce pas? Il faut les faire bien c est si délicieux de pouvoir ainsi faire irruption dans une de ces petites existences confinées et les bouleverser, les transformer d un seul coup pour très longtemps ]] on constate que la narration de AN inclut un segment de discours intérieur représenté formulé, sans doute potentiel si on se réfère à la présence de la modalité épistémique (elle doit le sentir). On constate ainsi que AN voit AP non seulement à travers le regard de GL, mais aussi à travers le discours qu il s imagine que GL tient sur AP. Plus loin, dans la longue intervention d AP, on observe que AN, dans une autre séquence polyphonique, représente le discours antérieur d AP, Commode, pour l évaluer : 9 Voir Roulet (1999, chap. 4) et Roulet, Filliettaz & Grobet (à paraître, chap. 10).

19 L organisation polyphonique... de Nathalie Sarraute 15 AN [AP [«Oui, le dos à la fenêtre - c est plus commode»] AP [Bien. C était juste le bon mouvement. AP [Commode] était bien choisi : modeste à point, un peu négligent Vraiment, il s en tire bien. ] ] On pourrait même, poursuivant le jeu de miroirs mentionné par Adert, proposer l analyse suivante (où AU désigne les auditeurs, à savoir GL plus les jeunes gens, ou seulement les jeunes gens) : AN [AP [«Oui, le dos à la fenêtre - c est plus commode»] AU[Bien. C était juste le bon mouvement. AP [Commode] était bien choisi : modeste à point, un peu négligent Vraiment, il s en tire bien.]] Dans cette interprétation, AN ne représenterait pas le discours intérieur de AP, mais celui des auditeurs. Ce qui est intéressant aussi à observer, dans l organisation polyphonique de la sous-conversation, c est le passage de la première partie, où les répliques de la conversation sont nettement séparées du discours du personnage-narrateur par des guillemets, ou, en d autres termes, la conversation est nettement séparée de la sous-conversation par des guillemets, de la dernière partie, où ces frontières disparaissent, comme on le voit dans le passage suivant : AN [AP [«Moi, vous savez ] AP [il se baisse, se plie ] AP[ il m est très difficile, moi, vous savez, de me concentrer ] AP [il s agenouille ] AP[ Tout détourne mon attention, un rien suffit Je ne sais pas si vous aussi Mais moi»] AP [vers eux, plus près, qu ils l aident, à quatre pattes, si pitoyable, il rampe ] ]] De fait, les commentaires de AN, incluant les représentations du discours intérieur de AP, se fondent avec les paroles de AP, inscrivant ainsi la profondeur et la tension qu apporte la sous-conversation dans la représentation même de la conversation entre les personnages. Du coup, la coquille vide que constitue la longue réponse de AP, si on se contente d une analyse interne de la structure de l échange, devient une représentation fascinante d un rite de passage et de ces enjeux, tels qu ils sont vus et vécus par les différents interactants. L organisation polyphonique de cette sous-conversation illustre bien, même si c est à un degré d emboîtement limité, les propos de Adert lorsqu il écrit :

20 16 Eddy Roulet «La graphie de la narration sous-conversationnelle procède donc par empilage de voix qui s enchâssent les unes dans les autres pour créer une moire au chatoiement extraordinaire : elle est une partition polyphonique dans laquelle les voix du locuteur, de l interlocuteur et de tous les autres parleurs font retour sous la forme d une pulvérulence de voix enchevêtrées. Au regard de l histoire des formes, il est intéressant de souligner ici qu il ne s agit plus ici de monologue intérieur, car la sous-conversation ne déploie pas ce qui se passe dans la tête d un sujet entre les répliques du dialogue; elle réalise en effet l éclatement de l unité factice du locuteur, l effacement des claires délimitations entre soi, l autre et les autres [ ]» (1996, 228). En conclusion, on constate que l intérêt de l organisation polyphonique de ce dialogue romanesque ne se situe pas, comme dans les dialogues de Sodome et Gomorrhe et de Blanche ou l oubli, au niveau de l organisation polyphonique de l échange représenté (où on observe une seule reprise diaphonique), c est-à-dire de l interaction entre les personnages, mais d abord au niveau de l organisation polyphonique de la narration, c est-à-dire de l interrelation entre la conversation et la sous-conversation. A première vue, l organisation polyphonique de ce dialogue romanesque repose beaucoup moins sur la présence de marques instructionnelles, très rares (si l on excepte le vocabulaire axiologique), que sur des informations de nature référentielle sur la construction du roman (pour l identification du narrateur), l histoire des personnages, les enjeux identitaire et communautaire et la vraisemblance d une situation (pour l interprétation des discours intérieurs). Il serait intéressant de pouvoir comparer l analyse discursive de l organisation polyphonique présentée ici avec une analyse linguistique de la structure polyphonique des énoncés du même texte, telle qu elle pourrait être présentée par les linguistes scandinaves. Cela permettrait aussi de mieux situer les complémentarités entre les deux approches dont je parlais dans mon introduction.

21 L organisation polyphonique... de Nathalie Sarraute 17 Références bibliographiques Adert, L. (1996) : Les mots des autres, Flaubert, Sarraute, Pinget, Villeneuve d Asc, Presses universitaires du Septentrion. Bakhtine, M. (1977) : Le marxisme et la philosophie du langage, Paris, Minuit. Ducrot, O. (1984) : Le dire et le dit, Paris, Minuit. Roulet E. (1998) «Polyphony», in J. Verschueren, J.-O. östman & J. Blommaert (eds) : Handbook of Pragmatics, Amsterdam, J. Benjamins. Roulet, E (1999) : La description de l organisation du discours. Du dialogue au texte, Paris, Didier. Roulet, E. (2000) : «Une approche modulaire de la complexité de l organisation du discours», in H. Nølke & J.-M. Adam (éds) : Approches modulaires : de la langue au discours, Lausanne, Delachaux & Niestlé, Roulet, E. (à paraître) : «Le problème de la définition des unités à la frontière entre le syntaxique et le textuel», Verbum. Roulet, E., Filliettaz, L. & Grobet, A. (à paraître) : Un modèle et un instrument d analyse de l organisation du discours, Berne, Lang. Roulet, E. & Burger, M. (éds) (à paraître) : Les modèles du discours au défi d un dialogue romanesque.

22 18 Oswald Ducrot

23 Oswald Ducrot E.H.E.S.S. Paris Quelques raisons de distinguer «locuteurs» et «énonciateurs» Introduction : du locuteur aux points de vue La distinction entre «locuteurs» et «énonciateurs» a été introduite dans Ducrot et al. 1980, chap. 1, puis reprise avec une différence importante dans son utilisation -, dans Ducrot 1984, chap. 8, section 13. Depuis une quinzaine d années, je ne l ai pas à proprement parler retravaillé, mais je m en suis servi ici et là, à l intérieur de la «Théorie de l Argumentation dans la langue», pour marquer des différences dans la prise en charge des argumentations. On m a souvent fait remarquer, et à juste titre, que le mot «énonciateur» était très mal choisi, puisqu il évoque, par sa construction morphologique, l idée d un fabriquant de l énoncé alors qu il est destiné à désigner, dans l énoncé, une forme de subjectivité qui n est justement pas celle du producteur de cet énoncé. Je garde néanmoins le terme, par répugnance pour les néologismes. C est en revanche une discussion de la notion elle-même que l on trouve dans la «Théorie scandinave de la polyphonie» (ScaPoLine) : ainsi l article de Nølke et Olsen, dans le n 2 de Polyphonie-linguistique et littéraire, se passe de la notion, dont l apport est traité dans l étude des diverses attitudes possibles du locuteur vis à vis des points de vue constituant le contenu de l énoncé, ou, dans leur terminologie, des divers «liens» possibles entre locuteurs et points de vue. Que cette omission corresponde en fait à une exclusion, c est ce que note explicitement Coco Norén dans le même numéro (p ). Mon objectif, ici, est seulement de signaler des phénomènes qui se laissent assez facilement formuler au moyen de la distinction locuteur/énonciateur, sans prétendre bien sûr que ce soit leur seule formulation possible, mais simplement pour rappeler quel-

24 20 Oswald Ducrot ques tâches que l on doit s imposer à soi-même si l on désire faire l économie de cette opposition. Avant de présenter ces phénomènes, il me faut rappeler en quoi consiste l opposition en question. Trois thèses me paraissent se retrouver dans toutes les conceptions d une polyphonie linguistique, en tout cas à la fois dans mes différentes formulations et dans le schéma construit par la ScaPoLine. La première est la distinction entre le sujet parlant («empirique» ou encore «réel») compris comme le producteur effectif de l énoncé, c est-à-dire l être psycho-sociologique à qui on attribue son origine, être sans doute d ailleurs difficile, voire impossible, à déterminer, et le locuteur, en entendant par là l être présenté, dans le sens même de l énoncé, comme étant le responsable de l énonciation (ce qui suppose que le sens de l énoncé comporte, entre autres choses, une certaine description de son énonciation). La seconde thèse commune, en elle-même, d ailleurs, assez banale, est que certains énoncés présentent simultanément plusieurs points de vue sans exclure théoriquement l éventualité que certains autres n en présentent qu un. Selon la troisième thèse, qui débanalise peut-être la seconde, le sens de l énoncé peut attribuer au locuteur différentes attitudes vis à vis de ce ou de ces points de vue, notamment différentes formes et différents degrés d adhésion ou de non-adhésion; ainsi un énoncé ironique présente son locuteur comme refusant le point de vue exprimé, ou un des points de vue exprimés, ou tous les points de vue exprimés. Une spécificité de ma conception de la polyphonie, et qui est mise en cause par la ScaPoLine, est d introduire des intermédiaires entre le locuteur et les points de vue, intermédiaires que j appelle «énonciateurs», êtres évidemment discursifs (en donnant au mot «être discursif» le même sens qui permet de considérer le locuteur, tel que je l ai caractérisé plus haut, comme un être discursif, en tant qu il e- xiste seulement dans le sémantisme de l énoncé). A chaque point de vue je relie un «énonciateur», présenté comme la source de ce point de vue, comme l être qui a ce point de vue, ou, en filant la métaphore, comme l œil qui voit : par définition l énonciateur adhère donc au point de vue qui lui est attribué et ne saurait s en distancier. Bien sûr

25 Locuteurs» et «énonciateurs 21 j admets -sans cela, il n y aurait pas, je l ai dit, polyphonie-, que le locuteur peut «avoir» différentes attitudes vis à vis des points de vue (j ai mis «avoir» entre guillemets, car l emploi de ce mot constitue ici un abus de langage, que je commettrai dorénavant sans le rectifier : il faudrait dire seulement que le locuteur est présenté, dans le sens de l énoncé, comme ayant ces attitudes). Mais les attitudes du locuteur vis à vis des points de vue sont, dans ma formulation de la polyphonie, médiatisées par des attitudes vis à vis des énonciateurs : il peut les donner comme ses porte-parole (l énonciation est alors présentée comme destinée à imposer leur point de vue, c est ce que j appelais autrefois, d un terme, on va le voir, équivoque, l attitude d identification), mais il peut aussi leur donner simplement son accord, ou s opposer à eux, ou les considérer comme objets de désir, de crainte...etc.. La responsabilité du locuteur (toujours le même abus de langage : il s agit de celle que l énoncé lui attribue) consiste donc dans ces attitudes, mais elle va au delà. Le locuteur a la responsabilité du choix des énonciateurs (c est-à-dire du choix des points de vue : tout n est pas nécessairement «bon à dire»). De plus il donne des indications sur l identité des énonciateurs : il peut s identifier à tel énonciateur et identifier l allocutaire, ou un tiers, à tel autre. Deux remarques à ce propos. (1) On voit pourquoi j ai renoncé à utiliser le mot «identification» pour désigner la première des attitudes possibles du locuteur «première» signifie simplement ici celle que je viens de mentionner en premier, celle qui consiste à prendre les énonciateurs comme porteparole : je préfère réserver le mot pour désigner, d une façon générale, le repérage des énonciateurs. La première attitude correspond à une identification particulière, celle de l énonciateur avec le «locuteur en tant que tel». (2) C est tout un problème, traité par H. Nølke et K. Fløttum de savoir à quels niveaux se fait l identification des énonciateurs. La signification de la phrase elle-même, en tant qu entité linguistique abstraite, ne donne que des instructions assez larges. C est au moment de l interprétation des énoncés, donc au niveau du sens, que ces instructions amènent à des indications complètes (ou presque), et cela, comme l ont montré Nølke et Fløttum, en deux étapes : d abord

26 22 Oswald Ducrot en mettant en rapport les uns avec les autres, à l intérieur du texte, les énonciateurs apparus dans les différents énoncés dont il se compose, et ensuite en les assimilant éventuellement, vu la situation de discours, à tel ou tel personnage supposé exister à l extérieur du texte (mais qui reste lui aussi un être discursif, car il appartient, non pas à la situation «objective», mais à celle que le texte présente comme la sienne). Pour résumer, on a le schéma suivant(où je suppose, pour simplifier, qu il y a seulement deux points de vue dans l énoncé dont L est le locuteur) : L a l attitude 1 vis à vis de l énonciateur 1 qui adhère au point de vue 1 a l attitude 2 vis à vis de l énonciateur 2 qui adhère au point de vue 2 Schéma 1 Au vu d un schéma de ce genre, on peut juger superflue la présence des énonciateurs, étant donné qu ils ont tous le même rapport (celui d adhésion) au point de vue qui leur est associé. Il semblerait plus économique de mettre L directement en rapport avec les points de vue, ce qui donne le schéma plus simple adopté par la ScaPoLine : L est relié par le lien 1 au point de vue 1 est relié par le lien 2 au point de vue 2 Schéma 2 Dans mes diverses présentations de la polyphonie, j ai tenté de donner un rôle spécifique aux énonciateurs, qui justifierait leur présence. Ainsi, au tout début, je les présentais comme les auteurs d actes illocutoires, actes qui constituaient ce que j ai appelé ici «points de vue». Mais il m est rapidement apparu que c était incohérent, dans la mesure où les énonciateurs ne parlent pas, en ce sens qu ils ne sont

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